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Ce sont de magnifiques bâtiments qui ont connu plusieurs adresses. Amiens, Métropole d’art et d’histoire sillonne le 3 décembre ces façades qui ont été déplacées au cours de l’histoire.

Le théâtre municipal abrite aujourd'hui la banque LCL © Laurent Rousselin
Rescapée des bombardements, la façade du théâtre municipal a été reculée en 1950 pour être alignée sur les nouveaux bâtiments.

28.11.2023

LE THÉÂTRE MUNICIPAL

C’est aujourd’hui une banque. Ce fut, pendant un siècle et demi, un théâtre. Mieux, c’était LE théâtre. Conçu par l’architecte Jacques Rousseau, le théâtre municipal était inauguré en 1780 et allait animer la vie culturelle (et mondaine) amiénoise. Hélas, il devait être une victime de plus de la guerre. Mai 1940 : le théâtre municipal ne résiste pas aux bombardements allemands. Pas tout à fait. Sa façade résiste, ses bas-reliefs ornés de muses avec. Isolée dans ce centre-ville détruit à plus de 60 %, la façade contrarie les plans de Pierre Dufau, l’architecte de la reconstruction de la ville au lendemain de la guerre, qui veut élargir la rue des Trois-Cailloux pour laisser la circulation automobile. La détruire ? Impensable. La démonter ? Inenvisageable, le risque est trop grand d’abîmer décors et détails. La façade sera alors reculée ! Du 22 au 25 septembre 1950, après six mois de préparatifs, vingt-huit vérins de 30 tonnes poussent la façade montée sur rails pour l’aligner sur les bâtiments neufs.

L'opération de déplacement de la façade dans la presse © Courrier Picard du 26 septembre / Archives municipales et communautaires d'Amiens Métropole

 

 

LA MAISON DU SAGITTAIRE

La Maison du Sagittaire parmi les décombres © DR
La Maison du Sagittaire dans les années 1960 © Collection privée

La Maison du Sagittaire, accolée au logis du Roy, face au palais de justice. Les vieux étudiants en arts y ont eu cours. L’édifice du XVIe siècle et restauré en 2011 ne semble faire qu’un. Pourtant la Maison du sagittaire ne rejoint le square Jules-Boquet qu’en… 1960. Car la Maison du Sagittaire (appelée ainsi par la présence de deux sagittaires sur sa façade) se situait à l’origine rue des Vergeaux, (la rue de la Poste). Comme pour le théâtre municipal, les bombardements de mai 1940 détruisent le bâtiment. À l’exception de sa façade qui tient encore debout. En 1952, on décide de la démonter. Pierre par pierre. On les dépose à l’église Saint-Germain où elles seront stockées pendant huit ans.

LA MAISON DE L’ATLANTE

Sa façade en impose avec ce personnage sculpté soutenant sur son dos le balcon du premier étage. Bienvenue au bout de la rue Jules-Lardière, au croisement de la rue des Cordeliers en plein centre-ville. Vous voici devant la bien nommée Maison de l’Atlante, (Atlante, dérivé du mot Titan et de la mythologie grecque Atlas, définit justement en architecture les figures masculines supportant une charge). Mais la particularité de la Maison de l’Atlante réside autant dans sa façade que dans sa… profondeur : 1,50 m, conférant à l’ensemble une sensation de décor de théâtre. La Maison de l’Atlante fut construite au XVIIIe siècle rue des Sergents. Au début du XXe, le nouveau propriétaire voulait la détruire et fit don de la façade à la Société des antiquaires picards qui l’installèrent ici juste avant la Grande Guerre.

Antoine Caux

 

Pour en savoir bien plus, rendez-vous à la visite guidée d’Amiens, Métropole d’art et d’histoire le 3 décembre, à 11h, à l’office du tourisme, place Notre-Dame - bit.ly/resaAMAH
La Maison de l'Atlante rue Jules-Lardière © Antoine Caux