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L’Atelier Bouchendhomme veut tisser sa toile

Élodie Bouchendhomme a déménagé son atelier de tapissier d’ameublement sur le site de l’ancienne manufacture Cosserat à Montières. Elle y restaure des fauteuils, confectionne des rideaux, encadre des stages et propose désormais une boutique de produits 100 % made in France.

Bouchendhomme © Noémie Laval

28.03.2023

Certes les lieux ne sont pas encore très engageants et peinent à attirer les visiteurs malgré l’incroyable patrimoine architectural qui à lui seul vaut le coup d’œil. Pourtant, le site de la manufacture textile Cosserat, en pleins travaux, a bien entamé sa reconversion menée par l’aménageur Réalités. Et accueille depuis octobre sa toute première locataire, retenue après l’appel à projet Mov’in Factory destiné à redonner une activité commerçante et artisanale, à trois bâtiments classés – le réfectoire, le centre médico-social et le magasin – sur la place centrale de l’ex-cité industrielle. C’est dans ce dernier qu’Élodie Bouchendhomme a posé ses valises à l’automne, quittant les 65 m2 de son atelier de Pont-de-Metz pour ces 290 m2, propices au développement de son activité.

 

Une activité textile qui fait sens

« J’ai été séduite par cette idée d’écoquartier, dans ce lieu chargé d’histoire et qui fait sens avec mon métier », confie la cheffe d’entreprise. L’atelier Bouchendhomme se fond en effet parfaitement dans le décor de cette ancienne fabrique qui abrite dans des bâtiments voisins l’entreprise CIT Dessaint, la manufacture de velours Bonvallet et le conservatoire textile de l’association Bleu de Cocagne. « L’idée est aussi de tisser des partenariats, poursuit-elle. Avec Dessaint, je peux proposer à mes clients d’imprimer ce qu’ils veulent. On peut personnaliser n’importe quel tissu d’ameublement en reproduisant par exemple un dessin d’enfant. »

Un savoir-faire traditionnel

Honorée du titre de Maître artisan l’été dernier – la plus haute des distinctions « que l’on obtient après dix ans d’expérience et de formation d’apprentis » –, Élodie est pressée de voir arriver les autres locataires, notamment le Brewpub – bar/restaurant – de La Cave du houblon « qui devrait ouvrir en septembre », pour que les lieux vivent et que son activité décolle. Formée à l’ébénisterie à Saint-Luc en Belgique, cette passionnée est tombée amoureuse – « presque addict » – de la tapisserie lors d’un cours de garnissage. « Lorsque j’ai tenu l’aiguille, j’ai su que c’était ce que je voulais faire. » Formée par des pointures et meilleurs ouvriers de France en la matière, elle perpétue depuis 2011 un savoir-faire traditionnel, à destination des particuliers comme des professionnels (restaurants, bars, hôtels, salons de coiffure…).

Bouchendhomme © Noémie Laval
Bouchendhomme © Noémie Laval

Confection sur mesure et haut de gamme

« Deux apprenties m’accompagnent aujourd’hui et je forme également des personnes en réinsertion à Ozange », pose Élodie. Dans son atelier, ces petites mains s’attachent à redonner vie à des fauteuils de toutes les époques. « Et même des canapés, maintenant que j’ai de la place pour les stocker. » L’atelier Bouchendhomme, soucieux de la qualité et de la transmission, propose de la réfection à l’ancienne – avec un large choix de tissus, un garnissage traditionnel en fibre naturelle – « une méthode très écologique et sans perturbateurs endocriniens », sourit Élodie. Mais son entreprise se tourne aussi vers la création contemporaine sur mesure, en fonction des besoins des clients. « Nous assurons la confection de rideaux et de stores également. » Et toujours dans des tissus de très grande qualité, faits dans les règles de l’art et « qui ne viennent pas de l’autre bout du monde ». L’atelier a par ailleurs élargi sa palette dédiée à la décoration d’intérieur avec la vente de papiers peints haut de gamme.

Des cours à la carte

Chaque vendredi et un samedi par mois, des particuliers prennent possession des établis pour remettre en état leurs propres sièges : bridges, tabourets de tapissier, chaises, méridiennes, fauteuils Voltaire… Élodie encadre ces cours de douze élèves maximum, à la carte et sans engagement. Les outils et fournitures sont à disposition. Chacun va à son rythme. Les sièges des stagiaires, soigneusement gardés, décorent les murs de l’atelier entre deux sessions. Ces élèves sont d’ailleurs, pour le moment, les presque uniques clients de son concept store 100 % made in France.

Un concept store vertueux

Car Élodie a consacré une belle partie de son local pour développer une boutique responsable, où elle met en avant des produits faits par de petites entreprises familiales et artisanales françaises, dont elle partage les valeurs. Jeux, jouets, articles de décoration, activités manuelles, bière, cosmétiques, bijoux… : difficile de ne pas craquer dans ce magasin joliment décoré de meubles chinés et de matériaux de récupération. « La boutique me permet de m’inscrire dans un réseau d’artisans, explique Élodie. J’aimerais à ce titre accueillir d’autres femmes artisans dans mes murs. Je prête d’ailleurs mon local à ceux qui souhaiteraient organiser des ateliers pour développer leur activité. Aider les autres comme on l’a fait pour moi à mes débuts. » Il y a donc bien plus d’une raison de faire un crochet par l’Atelier Bouchendhomme.

 

Coline Bergeon

Bouchendhomme © Noémie Laval

Atelier Bouchendhomme

200, rue Maberly

Ouvert du lundi au samedi, de 9h30 à 18h30

06 79 71 27 12

www.amienstapissier.fr / www.facebook.com/amiens.tapissier.bouchendhomme

 

Pour suivre l’actualité de la boutique / concept store 100 % made in France : @atelierbouchendhommeshop sur Instagram

Pour vous inscrire à un cours de tapisserie en siège (chaque vendredi et un samedi par mois)