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Le Camonois Benoît Henrion, photographe animalier, expose jusqu’au 14 janvier à la bibliothèque Hélène-Bernheim ses clichés de hibou des marais, migrateur qui fréquente nos plaines et les prairies de l’arrière du littoral.

Hibou des marais © Benoit Henrion

06.12.2022

Enfant, il prenait déjà soin des oiseaux blessés ou tombés du nid. Adulte, il les prend en photos, les suit, les trace, les guette, les saisit. Benoît Henrion, journaliste reporter d’images à France 3 Picardie, est aussi un photographe animalier plusieurs fois primé. Dernière distinction en date : au Bio Photo Festival en Italie pour le plongeon d’un hibou moyen duc. En 2021, c’était à Namur et pour un hibou des marais tenant dans son bec un campagnol. Un cliché qui lui a valu aussi d’être l’un des deux photographes français retenus pour la finale (et le seul avec une photo prise en France) du très réputé concours anglais Bird Photographer of the year 2022. Un cliché que l’on retrouve dans l’exposition à découvrir à la bibliothèque Hélène-Bernheim jusqu’au 14 janvier.

Car le hibou des marais est un peu l’oiseau de prédilection pour ce Camonois qui dit vouloir « observer le monde sauvage à deux pas de chez [lui] ». Benoît Henrion le photographie depuis plus de dix ans. Ce rapace nocturne est actif le jour, chasseur au crépuscule et donc très prisé des photographes. Migrateur – il figure sur la liste rouge de

l’Union internationale pour la conservation de la nature –, il vient sous nos latitudes picardes d’octobre à mars en provenance de Scandinavie.

Hibou des marais © Benoit Henrion

Il y a les photos qu’on attend des heures. Voire des semaines. Le photographe reste planqué dans sa tente affût (une tente de camouflage), installée souvent bien en amont pour que les oiseaux s’habituent. Benoît Henrion est quelque part un magicien de l’image et dévoile quelques secrets : « Je laisse même dépasser une bouteille pour simuler le téléobjectif de l’appareil ». Mais il ne divulguera aucune adresse. Pas même celle du cliché, bluffant, avec la cathédrale d’Amiens en fond. « C’est d’ailleurs une vraie problématique car le hibou des marais est victime de son succès auprès des photographes qui se déplacent en nombre et gênent son hivernage. »

Hibou des marais

Dans la tente affût, cet igloo peinturluré aux couleurs de la nature, il faut savoir rester immobile presque douze heures d’affilée par – 7 °C. Gérer l’orteil qu’on ne sent plus. « Le hibou des marais est sensible au moindre bruit. Il repère les campagnols même sous la neige juste en repérant leurs déplacements. » Sa tête fonctionne comme une parabole : « On parle de disque facial qui lui permet d’amplifier toute onde sonore et ainsi tout capter pour chasser ».

Hibou des marais

La patience du photographe n’est pas toujours récompensée. La belle sélection de photographies visibles à la bibliothèque Hélène-Bernheim du Safran ne raconte pas les impasses, les week-ends bredouilles, les nuits à prendre froid pour rien. Voire la malchance : « Pendant des semaines, tu repères un endroit. Tu t’installes et là, tu les vois tous aller à 200 mètres de là ».

Hibou des marais

Et puis il y a aussi les photos presque inattendues. Quand, en pleine quête, à bord de sa voiture qui roule au pas, l’objectif posé sur le rebord de la portière, Benoît Henrion en dégote un tapi dans le champ. « Son plumage le rend quasiment invisible. »

Hibou des marais

Le simple déclenchement de l’appareil attire l’attention du rapace. L’une des photographies de Benoît Henrion montre d’ailleurs un hibou en plein vol avec le regard qui fixe le photographe (et donc celui qui regarde le cliché). « C’est le bruit du déclencheur qui lui fait tourner la tête. » Moment de grâce. Et photo dingue.

Antoine Caux

Hibou des marais

Bibliothèque Hélène-Bernheim
3, rue Georges-Guynemer
03 22 69 66 20
Fermée les dimanches et lundis

Hibou ou chouette ?

Non, la chouette n’est pas la femelle du hibou. Hiboux et chouettes sont tous les deux des rapaces nocturnes. La différence est avant tout esthétique. Contrairement à la chouette,

le hibou dispose d’aigrettes sur le dessus du crâne qui ressemblent à des oreilles mais sont en fait de simples touffes de plumes sans aucune utilité auditive. Le hibou des marais en a de petites que l’on distingue parfois difficilement.

benoithenrion.fr