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Cours publics et gratuits proposés par la société industrielle d’Amiens © Archives municipales et communautaires d'Amiens_1R18/10

En 1860, un traité commercial est conclu pour une décennie entre la Grande-Bretagne et la France. Supprimant des interdictions sur les importations et instaurant des exemptions douanières, cet accord entraine une ouverture à la concurrence, peu approuvée par les Français. A Amiens, afin de lutter contre ce nouveau modèle économique, une dizaine de personnalités locales décident de s’unir, donnant naissance à la société industrielle d’Amiens.

 

Fondée, entre autres, par Edouard Gand (1815-1891, dessinateur industriel textile), Eugène Cosserat (1800-1887, industriel) et Pierre Vulfran Mollet (1807-1881, commerçant et homme politique), la société industrielle d’Amiens voit le jour le 15 décembre 1861, à l’hôtel de Ville. Dotée d’un conseil d’administration, la société est dirigée par un président dont le premier est Eugène Cosserat. Par décret impérial en date du 25 juillet 1864, la société industrielle d’Amiens est déclarée d’utilité publique. Elle prend la suite de la société industrielle du département de la Somme qui avait été créée en 1836, sous l’impulsion de Charles Gabriel Lemerchier (1769-1853), maire d’Amiens. Faute de soutien et de moyens, cette première société industrielle qui était destinée à diversifier la production textile, cessa ses activités après quelques années de fonctionnement (source : Wiscart, Jean-Marie. « Innover, former, encadrer : les débuts de la Société industrielle d'Amiens, 1861-1891 », Revue du Nord, vol. 349, no. 1, 2003, pp. 97-116.).

 

Installée dans un premier temps dans une demeure sise 44 place Saint-Denis, la société industrielle d’Amiens finit par s’implanter, en 1875, au 29 rue de Noyon. Après sa création à la fin de l’année 1861, la société industrielle se développe rapidement afin de poursuivre deux objectifs : soutenir et promouvoir l’industrie et les découvertes industrielles dans le département de la Somme et développer l’enseignement professionnel. Les cours et formations publics, dispensés par des professionnels, sont gratuits. Dès 1863, près d’une centaine d’élèves compte parmi les effectifs de la société industrielle. Ceux-ci ne cesseront de croître jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Au fil des décennies, les cours proposés, aux femmes et hommes, se multiplient. Ainsi, dans les années 1910 et 1920, comme le précisent des documents issus de nos fonds d’archives, les Amiénois et Samariens ont la possibilité de suivre le soir, à partir de 13 ans, des cours publics de tissage, de teinture, de chimie et de mécanique appliquée, d’électricité industrielle, de comptabilité, de coupe de vêtements ou encore de sténographie.

Outre les cours publics, la société industrielle dispense aussi des enseignements techniques grâce à son école d’apprentissage inaugurée en mai 1889. Cette école, formant au travail du fer et du bois, propose aux apprentis de suivre durant 3 ans, des cours en ateliers. Reconnue pour la qualité de ces enseignements, la société industrielle d’Amiens est primée en recevant le grand prix de l’enseignement technique à l’exposition universelle de Paris (1900) et aux expositions internationales d’Amiens (1906) et de Bruxelles (1910).

 

A plusieurs reprises, le site de la société industrielle rue de Noyon fait l’objet de travaux et d’extensions. En 1886, l’immeuble occupé par la société est agrandi. Trois ans plus tard, l’école d’apprentissage est créée. En 1911, des agrandissements sont une fois de plus réalisés. Mais au cours du printemps 1918, Gaston Héracle-Leroy, auteur de l’ouvrage Le Bombardement d’Amiens en 1918, mentionne la chute de plusieurs obus sur la société industrielle, endommageant les bâtiments. Après la guerre, la société industrielle reconstruit les bâtiments sinistrés rue Lamartine et rue Alexandre Fatton, comme le note Paule Roy dans le tome 6 de Chronique des rues d’Amiens. Connaissant un véritable essor à partir des années 1920, la société industrielle fait bâtir un nouveau bâtiment en 1924. Ainsi, à proximité de la gare du Nord, la société industrielle d’Amiens dispose d’un site immobilier comprenant divers locaux : une école d’apprentissage, une bibliothèque, des salles de cours, de réunion et de conférence et des ateliers techniques. Dans les années 1930, les effectifs triplent. La société décide d’acquérir une ancienne usine rue Cardon afin d’y établir une annexe en 1939. Son développement est stoppé par les bombardements de mai 1940, qui détruisent 2200m² de locaux sur les 4000m² existants. En 1960, le site est toujours en reconstruction.

 

A la fin du XXe siècle, après plus de 130 années d’existence, la société industrielle d’Amiens fusionne au 1er janvier 1994 avec INTERFOR. La réunion des deux organismes donne naissance à INTERFOR-Société Industrielle d’Amiens. En même temps, la société cède son site immobilier à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) d’Amiens, qui deviendra par la suite l’espace Lamartine.

Cours en atelier à la société industrielle d’Amiens, négatif, 22 mars 1962, don Duvanel © Archives municipales et communautaires d'Amiens_11Z1812
Cours en atelier à la société industrielle d’Amiens, négatif, 22 mars 1962, don Duvanel