Du répit pour Saint-Remi
L’église néogothique de la rue de la République se protège en attendant d’être restaurée.

02.07.2025
JDA 1123
De la rue de la République, son choeur s’offre au regard. Comme Notre-Dame vue de la place Saint-Michel ou du parc de l’Évêché. Son entrée, elle, se fait par le transept, rue des Cordeliers. Comme si le portail principal de la cathédrale était celui de la Vierge dorée. À cela, une bonne raison : l’église Saint-Remi (sans accent) n’a pas de nef, cette partie toute en longueur d’un édifice religieux. La faute à un inachèvement de sa construction en 1891, pour des raisons financières.

Un édifice exceptionnel
Si on la regarde de l’arrière (ou de l’avant, du coup), on aperçoit tout un pan lisse couvert d'ardoises. C’est là qu’aurait dû se greffer la nef. À la place se trouve le square Pierre-Marie-Saguez. Un vestige du couvent des Cordeliers. En effet, l’église Saint-Remi fut construite en lieu et place de l’église de ce couvent. Ce qui explique la présence dans l’édifice du tombeau des Lannoy : cette oeuvre du XVIIe siècle due à Nicolas Blasset était initialement installée dans l’église des Cordeliers. « Le mobilier présent est exceptionnel, apprécie Pierre Savreux, le vice-président d’Amiens Métropole délégué à la culture et au patrimoine. Comme l’église en elle-même. C’est un édifice néogothique, certes récent, mais idéalement placé. Son élévation à trois niveaux et ses magnifiques vitraux confèrent une atmosphère spectaculaire. »
Travaux de sauvegarde
L’église Saint-Remi n’étant fréquentée que par une petite communauté de la mission catholique polonaise installée dans sa sacristie, son état s’est dégradé au fil des ans. « Il nous fallait la sauver », revendique Pierre Savreux. D’où la pose d’une membrane protectrice et d’échafaudages afin d’accéder aux parties hautes et procéder à des analyses. Pour « ensuite faire des choix quant à sa restauration et son avenir ». Un avenir que l’élu espère « largement ouvert au public, car cette église le mérite ». Ces travaux de sauvegarde de 525 000 € entamés en mai doivent s’achever en décembre.
Jean-Christophe Fouquet
