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Mercredi 4 juin boulevard du Cange, a eu lieu l'inauguration de la passerelle Samarobriva en présence, notamment, de Rollon Mouchel-Blaisot, Préfet de la Somme, Christelle Hiver, Présidente du Conseil départemental de la Somme, Hubert de Jenlis, Maire d'Amiens, Alain Gest, Président d'Amiens Métropole et de nombreux Amiénois.

Inauguration de la passerelle Samarobriva © Laurent Rousselin

05.06.2025

A cette occasion, a également été inaugurée Enrochement, l'œuvre de l'artiste plasticienne Françoise Pétrovitch (en sa présence) réalisée dans le cadre du projet « Un pont, une œuvre » du Conseil départemental de la Somme.

 

Présentation du projet de reconstruction de la passerelle Samarobriva

Le projet, confié à la SPL Amiens Développement, consistait à reconstruire la passerelle Samarobriva, qui franchit la Somme entre le boulevard du Cange et le parc Saint-Pierre, à proximité immédiate du centre historique d’Amiens. Cette passerelle joue un rôle essentiel dans le lien entre le quartier Saint-Leu et le parc, au cœur de la ville.

Il allie innovation technique, esthétique et respect du patrimoine urbain et naturel, pour un équipement à la fois fonctionnel, sûr et intégré dans le paysage amiénois.

Une intégration paysagère et urbaine soignée

La nouvelle passerelle est conçue pour s’inscrire avec légèreté dans son environnement. La structure principale est positionnée de manière à ce que l’ouvrage forme un « ruban » fluide et aussi transparent que possible, suivant l’axe naturel de la rivière Somme.

Le choix des matériaux et la forme architecturale répondent à l’identité du quartier Saint-Leu, respectant l’échelle et les modénatures des constructions environnantes.

Le parcours de la passerelle se compose de plusieurs séquences distinctes — le passage entre deux bâtiments, le franchissement principal de la rivière, puis la descente vers le parc. Il s’agit avant tout d’une promenade unifiée, avec une continuité visuelle forte.

Le jeu de courbes et contre-courbes introduit un caractère pittoresque, qui casse la monotonie des pentes réglementaires. Ce dessin élégant offre également un avantage en matière de sécurité passive, en incitant les cyclistes et usagers rapides à ralentir, ce qui crée un espace partagé plus convivial et apaisé.

 

Parti architectural et insertion urbaine

La passerelle développe une structure « enroulée » qui aboutit à une petite esplanade dallée le long de la Somme, facilitant la liaison avec le chemin de halage, particulièrement favorable aux déplacements cyclistes.

Cette implantation répond à plusieurs enjeux du site :

  • Grande visibilité depuis le chemin de halage, que l’on arrive par l’amont ou l’aval ;
  • Impact très faible sur le tracé et les aménagements existants du parc ;
  • Préservation des arbres et de la végétation existante, avec une interaction minimale.

 

Composants techniques du projet

Tablier

La structure de la passerelle est un caisson fermé en acier avec des rives inclinées. Sur la travée principale, le caisson présente une inertie variable pour s’adapter aux contraintes de torsion liées à la courbure du tracé. Sur la descente côté parc, l’inertie est constante. Cette conception maximise la transparence visuelle et la finesse de l’ouvrage.

Le tablier est revêtu d’une résine antidérapante, assurant étanchéité et sécurité, parfaitement adaptée aux déplacements à vélo.

Appuis

  • Côté ville, la passerelle s’appuie sur l’ouvrage en béton existant du bâtiment des sports nautiques.
  • Côté parc, la structure repose sur des poteaux tubulaires en acier peint (un double poteau pour la travée principale et plusieurs poteaux simples pour les autres travées), assurant une transparence maximale et la libre circulation des eaux en cas de crue.

Garde-corps

Le garde-corps est en acier thermolaqué avec une main courante en inox intégrant un éclairage LED discret et anti-vandalisme. La structure verticale, espacée tous les 11 cm, crée une porosité visuelle dynamique qui suit les courbes de la passerelle.

Escalier

Un escalier hélicoïdal métallique, situé au nord côté parc, relie directement la passerelle au chemin de halage. Ce dernier, sans contre-marche, préserve la transparence visuelle sur le parc et est revêtu de la même résine antidérapante que le tablier.

Éclairage

L’éclairage nocturne est subtil et éco-responsable, combinant mise en valeur architecturale et sécurité des usagers. Des luminaires LED encastrés dans les mains courantes éclairent le cheminement sans polluer ni le ciel ni l’eau.

Données géométriques et techniques

  • Longueur totale : 115 mètres.
  • Portées libres :
    • Travée principale de 32 m au-dessus de la rivière, avec un point haut à mi-travée.
    • Seconde travée d’environ 16 m.
    • Six travées plus petites d’environ 8,5 m chacune.
    • Rampe finale en béton de 16 m pour rejoindre le sol du parc.

Les poteaux métalliques sont encastrés en tête et fixés par platines au sol, garantissant la stabilité de la structure face aux sollicitations verticales, transversales et longitudinales.

Les deux extrémités de la passerelle restent libres en dilatation longitudinale pour absorber les variations thermiques, tandis qu’un blocage transversal est assuré via les ouvrages en béton.

Protection et finition

Les parties métalliques visibles sont protégées par une peinture anticorrosion. Les parties internes des caissons étanches sont isolées de l’air pour éviter toute corrosion interne.

Le choix des teintes et des matériaux a été effectué pour harmoniser la passerelle avec son environnement, tout en garantissant sa durabilité.

 

Une œuvre d’art au cœur du projet : un dialogue entre histoire, nature et imaginaire

Dans le cadre du parcours artistique « Un Pont, Une Œuvre » initié par le Département de la Somme, la Ville d’Amiens, maître d’ouvrage, a confié à la SPL Vallée Idéale Développement la mission d’intégrer une œuvre d’art à la nouvelle passerelle Samarobriva.

Pour ce faire, la SPL s’est appuyée sur l’expertise du Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC) Picardie Hauts-de-France, qui a recommandé la sculpture de Françoise Pétrovitch, artiste française majeure dont le travail explore des figures hybrides mêlant humain et animal.

Cette œuvre, installée à la jonction entre le parc Saint-Pierre et le centre-ville, crée un dialogue sensible avec le paysage naturel, l’histoire du quartier Saint-Leu et les symboles d’Amiens. Elle agit comme un repère visuel et poétique, guidant les promeneurs vers la Cathédrale tout en invitant à la contemplation et à l’imaginaire.

L’intégration de cette sculpture souligne la volonté de la Ville de faire de la passerelle plus qu’un simple lien physique : un lieu d’échange culturel, un point de repère artistique et un symbole fort du renouveau urbain.