L’art partout et pour tous
Trois résidences-missions sont menées chaque année à Amiens Métropole depuis 2023 auprès de différents publics. Un outil d’éducation artistique et culturelle.

14.05.2025
JDA 1117
Après avoir répondu à un appel à candidature, trois artistes (ou groupes d’artistes) interviennent pendant quatre des six premiers mois de l’année auprès de tout un panel de publics. On appelle cela une résidence-mission d’éducation artistique et culturelle. Et c’est piloté par Amiens Métropole, avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles, depuis 2023. La troisième édition de ce dispositif ajouté à l’arsenal d’éducation artistique et culturelle bat actuellement son plein. Les artistes plasticiennes Perrine Lievens et Catherine Duverger, ainsi que la compagnie de danse hip-hop Racines Carrées, ont été retenues cette année.
Des écoliers, mais pas seulement
Contrairement à une résidence artistique classique, il ne s’agit pas de produire des œuvres en vue d’une restitution sous forme d’exposition ou de spectacle. « L’objectif est le “faire ensemble”, résume Pierre Savreux, vice-président d’Amiens Métropole délégué à la culture. En décloisonnant, pour des actions de qualité auprès de publics variés avec des artistes allant au contact des gens. » Ces résidences touchent des scolaires, bien sûr, première cible de l’éducation artistique et culturelle. Mais pas uniquement : « Il y a aussi des retraités, des ados, des publics éloignés de la culture, pour encourager le développement artistique tout au long de la vie », précise l’élu.
Hip-hop en maison de retraite
Des rencontres, des ateliers ou des stages ont ainsi lieu en Éhpad, dans les centres sociaux comme celui d’Elbeuf, au lycée Seconde Chance d’Étouvie, à la Maison pour tous de Rivery, auprès de la Protection judiciaire de la jeunesse, en centre d’accueil thérapeutique à temps partiel, avec des collégiens dont le français n’est pas la langue maternelle, la Mission locale ou encore l’EPSM de la Somme. Avec souvent des déplacements, par exemple dans les hortillonnages ou au Musée de Picardie. Environ 1 200 personnes sont touchées chaque année. « Une résidente en Éhpad m’a raconté qu’elle n’avait jamais imaginé danser du hip-hop, mais que cela lui a fait un bien fou ! », illustre Sibille Wallois, qui gère les résidences pour Amiens Métropole.
Pratique collective
La démarche encourage les découvertes, les expériences. En témoigne Catherine Duverger, ancienne étudiante à la faculté des arts de l’UPJV – désormais rennaise – dont le projet participatif On va se cabaner est visible à la Maison de l’architecture jusqu’au 24 mai : « Nous n’exposons pas notre pratique, nous la transmettons. Ce dispositif donne une proximité avec l’art, avec le plaisir de le faire. » Après son travail plastique et photographique sur les briques en papier recyclé, l’artiste va dans son deuxième temps de résidence se pencher sur le fleuve et les oiseaux. Toujours de façon horizontale et non verticale : « Je fais ce genre de résidence, en coconstruction, depuis plusieurs années. Cela a complètement changé ma façon de pratiquer ! ».
Jean-Christophe Fouquet

Les ateliers de Perrine Lievens.

Racines Carrées en intervention à Boves.