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Dès ce week-end, la halle Freyssinet redevient l’épicentre du neuvième art pendant un mois. Avec dédicaces, conférences et expos dont celle consacrée à la série Zombillénium à la sauce Lego.

La BD casse des briques 1 © Bartosch Salmanski

01.06.2023

JDA 1048

La BD et Amiens, c’est une histoire qui s’imbrique bien. Tant et si bien que les Lego s’invitent cette année à la halle Freyssinet pour une exposition consacrée à Zombillénium lors de la 27e édition des Rendez-vous de la BD qui, chaque mois de juin, font d’Amiens la capitale du neuvième art. « Les festivals ne manquent pas en juin à Amiens, avec celui des hortillonnages, Minuit avant la nuit, la Fête dans la ville, énumère Pierre Savreux, vice-président d’Amiens Métropole délégué à la culture. Mais la BD occupe une place forte. » Dans l’effervescence et la mousse de bulles que constitue ce rendez-vous, difficile d’isoler un événement. Après avoir titré Festival, go ! l’an passé en référence à Goldorak, le JDA aurait pu écrire cette année Festival, Lego ! Le constructeur de petites briques danoises, Stéphane Dely, expose son immense reproduction de la BD d’Arthur de Pins (présent sur le festival). Le pitch de cette série parue chez Dupuis ? Un parc d’attractions emploie des morts-vivants pour effrayer les visiteurs. « C’est une BD tout public graphiquement brillantissime qui aborde la question sociale avec un mouvement de grève chez les morts-vivants », analyse Pascal Mériaux, le directeur d’On a marché sur la bulle qui organise l’événement.

Une fresque à construire

« On a eu l’idée de cette expo il y a un an et demi et tout s’est bien imbriqué (décidément !, ndlr) puisque le tome VI de Zombillénium est sorti cette année, détaille Laurent Marioni. Il y a des Lego Starwars, Harry Potter et Avengers mais ces deux univers se croisent peu finalement. » L’un des patrons de la librairie Bulle en stock est le commissaire de cette exposition avec Nathalie Choquet, « fan de Lego ». En plus du parc de Stéphane Dely qu’il continue d’agrandir – « On peut passer un temps fou à observer les détails » –, les deux commissaires proposent grâce au collectif Fanabriques une fresque participative de 8 m2. « Un dessin de la BD a été découpé en 550 plaques. Chaque plaque a son plan. Tous les visiteurs peuvent venir construire l’une de ses plaques et contribuer à restituer l’image durant le week-end. » « C’est n’importe quoi ! », s’amuse Pascal Mériaux, ébahi de cette folie douce, de ce very good strip qu’est le festival.

Antoine Caux

 

Rendez-vous de la BD d’Amiens

À partir du 3 juin

Halle Freyssinet (rue de la Vallée)

Programme complet : rdvbdamiens.com

 

21 000

visiteurs. C’est l’affluence de l’édition 2022.

 

Choisissez votre week-end

  • 3 et 4 juin Temps fort, 90 auteurs présents.
  • 10 et 11 juin Ouverture expositions et librairies.
  • 17 et 18 juin Ouverture expositions et librairies.
  • 24 et 25 juin Temps fort, 60 auteurs présents.

 

Cruchaudet à l’affiche

Chloé Cruchaudet signe l’affiche de cette 27e édition. La dessinatrice et scénariste, auteure en 2022 de Céleste : “Bien sûr monsieur Proust”, a les honneurs de la Maison de la culture jusqu’au 30 septembre pour une rétrospective de son œuvre elle-même ancrée dans un passé documenté.

La BD casse des briques 2 © Chloé Cruchaudet

 

 

Charlie Adlard et Sean Philips, ces zozo-zombies
La BD casse des briques 3 © Bulldog Audiovisuel Le dessinateur britannique de The Walking Dead était déjà venu en 2017 avec une exposition dédiée à sa série sanguinaire où les zombies sont légion. Charlie Adlard (photo) revient à Amiens. Son dernier opus Altamont, sur le festival Peace and Love de décembre 1969 organisé par les Stones qui tourna à la catastrophe (quatre morts), n’est pas encore sorti mais une conférence lui est dédiée le 3 juin, à 14h. Adlard débarque avec son pote Sean Philips, l’un des plus grands noms de l’industrie du comics selon Comicsblog. Cet « archinommé aux équivalents des Oscars de la BD », selon Pascal Mériaux, est devenu le spécialiste du polar et de son esthétique (violence, femme fatale, drogue) dans lequel nous plonge l’une des dix expositions du festival, baptisée Nouveau Noir.

 

La rencontre d’une œuvre, d’auteurs et de lecteurs
Sous l’avalanche de sorties annuelles (6 500 références BD en 2022, un record), difficile pour le profane de s’y retrouver. D’où le leitmotiv d’On a marché sur la bulle et de son directeur, Pascal Mériaux : faire en sorte qu’une œuvre et son auteur rencontrent son lecteur. Et personne n’est à l’abri de passer à côté. Exemple avec Les Tchouks (Kerascoët / Benjamin Richard aux éditions Rue de Sèvres). À On a marché..., on a beau être les boss des bulles, cette série pour enfants qui fait sourire les parents était restée en dehors des radars. « On a fouillé et a on fait ressurgir ces huit tomes parus entre 2014 et 2016, raconte Mériaux. Plein de monde va les découvrir, c’est très enthousiasmant. » « Les Tchouks ont un format particulier et avaient été catalogués plus jeunesse que BD, explique Laurent Marioni, de la librairie Bulle en stock. Ils sont en train d’être adaptés en dessin animé, ce qui va leur offrir une nouvelle visibilité. » À commencer par une expo interactive à Amiens. La BD casse des briques 4 © Kerascoët / Benjamin Richard / Éditions Rue de Sèvres

 

La bibliomule de Cordoue, le coup de cœur
La BD casse des briques 5 © Wilfrid Lupano / Léonard Chemineau / Éditions Dargaud

Une mule chargée comme un baudet de livres pour tenter de les sauver de l’ambitieux Amir qui veut les brûler... Belle histoire et beau succès pour Wilfrid Lupano et Léonard Chemineau (éditions Dargaud). Ça valait bien une expo. Le danger reste d’actualité : le pouvoir a toujours peur des érudits.