La Belle Époque d’Albert Maignan
Au Musée de Picardie, la rétrospective consacrée à Albert Maignan témoigne de la carrière foisonnante d’un artiste de son temps. À voir et revoir jusqu’au 4 janvier.

02.07.2025
JDA 1123
De l’entrée au sous-sol du Musée de Picardie, l’œuvre d’Albert Maignan (1845-1908) atteste de la place de cet artiste majeur de la Belle Époque. Jusqu’au 4 janvier, une rétrospective lui est consacrée. Entre les tableaux prêtés par des musées – Orsay et Carnavalet à Paris – ou des particuliers, il faudra du temps pour explorer la production de ce peintre de la vie moderne, naturaliste, impressionniste, décorateur, illustrateur et archéologue amateur. « Son legs au Musée de Picardie est riche de plus de 800 pièces et a considérablement abondé nos collections », relève Pierre Stépanoff, le directeur des musées d’Amiens.
« Un peintre d’histoire »
On ne pourra manquer ses tableaux monumentaux tels que Les Voix du Tocsin restauré en 2015 ou Dante rencontre Matilda, « extrêmement lumineux et japonisant qui s’émancipe vers une palette plus audacieuse », décrit Pierre Stépanoff. Mais il faudra se pencher tout autant sur ses petits formats plus intimes peints lors de ses voyages, ses projets de tapisseries, ses études et esquisses de vitraux comme ceux créés pour la cathédrale d’Orléans et la chapelle Notre-Dame-de-Consolation à Paris. « Albert Maignan est aussi un peintre d’histoire, sensible à son époque, à l’humanité souffrante et ses conséquences », remarque Véronique Alemany, la commissaire scientifique de l’exposition et ancienne directrice des musées de Picardie de 1979 à 1984. « Saint Louis consolant un lépreux, issu du Musée d’Angers, montre un Maignan naturaliste. La toile a été magnifiquement restaurée », souligne Véronique Alemany. Ce n'est pas la seule : cette rétrospective a permis à 66 tableaux de retrouver leurs couleurs.
Louise Maignan honorée
Si l’œuvre généreuse de Maignan se décline autour d’une dizaine de thématiques, un espace rend également hommage à sa femme Louise, indissociable de son travail et de sa postérité. Au travers de Très chère Louise, la plasticienne Lise Terdjman dévoile ainsi quinze propositions mêlant dessin, céramique, photographie et poésie sonore. La passion d’Albert Maignan pour l’archéologie livre par ailleurs un autre aspect de son érudition. Au sous-sol du Musée, des pièces de ses collections personnelles sont présentées. Tel ces enduits peints d’une villa de Boscoreale et des antiquités provenant des fouilles de l’église d’Ermont dans le Val-d’Oise. Une exposition monumentale.
Ingrid Lemaire
Maignan, un virtuose à la Belle Époque
Jusqu’au 4 janvier |
EN CHIFFRES
395 œuvres exposées. |