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Enseignant, photographe et chroniqueur, Louis Teyssedou multiplie les projets. De ceux qui braquent les projecteurs sur notre histoire ou nos héros du quotidien.

Le cœur à l’ouvrage  © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

21.04.2021

JDA 979

Louis Teyssedou, professeur de lettres et d’histoire au lycée Édouard-Gand, fourmille d’idées qui font mouche. Et le mettent en lumière, lui qui préfère la discrétion. Les projets menés cette année avec ses élèves ont été relayés par France Inter, Le Parisien... En mai, un grand quotidien national (il préfère taire le nom) devrait grâce à lui consacrer plusieurs pages à un géant de notre patrimoine industriel, la manufacture de velours Cosserat, dont le site de Montières est partiellement inscrit au titre des monuments historiques. « Ce lieu impressionnant que j’ai découvert lors d’une balade avec ma compagne et mes enfants me fascine », décrit ce trentenaire originaire de Tergnier (Aisne) et arrivé à Amiens pour ses études.

 

UN TRAVAIL DE MÉMOIRE

Cette couverture médiatique est née du travail accompli avec des élèves de bac pro (lire ici l’article du JDA #963). Une aventure en lien avec leur programme d’histoire qui les a conduits à enquêter aux archives départementales et jusqu’à Toulouse pour dénicher les photos d’un lieutenant, Raoul Berthelé, qui immortalisa les ateliers de Saleux en 1915. La beauté de ces clichés n’a pas échappé à Louis Teyssedou et à son œil de photographe. « On envisage une expo l’année prochaine. » Le projet De Cosserat tu causeras, auquel l’entreprise CIT Dessaint a contribué, tout comme l’acteur François Morel qui a prêté sa voix à une vidéo d’archives, a donné naissance à un livre (en vente chez Martelle) et à une pièce de théâtre interactive coécrite avec la Cie Issue de secours à destination d’écoles primaires.

 

VALORISER LES ÉLÈVES

Louis Teyssedou valorise ses élèves en les mettant au cœur de l’action : « Certains sont éloignés de l’univers du livre ou de la culture... D’autres ont découvert qu’un membre de leur famille avait travaillé chez Cosserat. » Même processus avec ses jeunes en bac pro animation qui encadrent des ateliers auprès de maternelles à partir d’œuvres de l’artothèque de la bibliothèque Louis-Aragon. « Les gros durs se prennent au jeu avec les petits. » Extrava-Gand, leur exposition, circule en ce moment dans les bibliothèques amiénoises. Partager, s’ouvrir aux autres : des valeurs que le trentenaire distille, amenant des élèves de CAP à concocter des plats pour une quarantaine d’étudiants en février. « Ils devaient tenir un stand restauration lors de Minuit avant la nuit en juin. Mais l’annulation du festival a contrarié ce projet. Ils étaient contents de pouvoir aider. »

 

UNE EXPO AU PROFIT DU DR MICKY

Privé de concerts et de ses escapades avec ses amis Promeneurs en milieu urbain (lire ici l’article du JDA #855dans des usines et maisons abandonnées, ce féru de musique, chroniqueur et photographe pour le webzine Soul Kitchen et le magazine amiénois La Bête, dont il est l’un des fondateurs, sait aussi rebondir. La crise sanitaire l’a amené à immortaliser l’inédit plutôt que les artistes. À l’automne, son expo Cité confinée (lire ici l’article du JDA #954rendait hommage au personnel de la cité scolaire engagé dans la confection de matériel de protection. Y résonnaient aussi les mots de sa compagne, Ambre, médecin généraliste, sur le front elle aussi. « Des travailleurs de l’ombre » auxquels Louis consacre de nouveaux clichés. « J’ai photographié les mains des soignantes de l’unité Covid de l’hôpital nord. » Ses photos, déjà en ligne, seront accueillies à L’Imprimerie, la galerie de la rue Dusevel. Les tirages sont vendus au profit du Dr Micky. « L’envie de se rendre utile », sourit Louis, l’hyperactif. Et hypergénéreux.

//Coline Bergeon

Expo Coup de main au Dr Micky sur artspaces.kunstmatrix.com ou helloasso.com