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Après une impressionnante restauration, le grand orgue de Notre-Dame reprend du service le 31 octobre. Pour l’organiste Geoffrey Chesnier, c’est l’heure des retrouvailles. Entretien.

Le grand orgue chante à nouveau 1 © Laurent Rousselin

15.10.2025

JDA 1131

JDA : Quand avez-vous connu cet orgue ?

Le grand orgue chante à nouveau 2 © Laurent Rousselin

 Geoffrey Chesnier : J’en suis l’organiste titulaire depuis 2016. Mais je le connaissais bien avant, dès les années 90.

Et votre dernière prestation avant restauration ?

 C’était pour les Rameaux de 2020. En plein confinement, l’office a été retransmis sur Internet... Depuis, je suis en jachère (rires) !

Mais vous aviez l’orgue de chœur ?

 Une très grande chance. La Drac (Direction régionale des affaires culturelles, ndlr) a pris l’excellente initiative de le restaurer en amont.

Comment avez-vous vécu la séparation ?

 D’un côté, comme un compagnon qui s’en va. De l’autre, ça a été fascinant de le voir démonté pièce par pièce, de voir derrière les claviers. Grâce aux talents sollicités, j’ai beaucoup appris.

Le chantier ne vous a pas paru long ?

 Cela a été un travail colossal. Et il y a eu le Covid... Tout prend du temps, c’est normal : l’harmonisation par Denis Lacorre a débuté en janvier et s’achève actuellement.

En quoi consiste cette harmonisation ?

 Il faut prendre chacun des 4 500 tuyaux – de 1 centimètre à six mètres de haut –, en analyser la bouche, les oreilles, et régler minutieusement. C’est chirurgical.

L’orgue sonne différemment ?

 Je suis venu écouter souvent, et à chaque fois j’entendais de nouvelles sonorités. Je découvre un autre instrument. Il faut maintenant le roder. Et pour cela, jouer !

Il existe deux “états” de l’orgue ?

 Oui, il compte 70 registres contre 57 auparavant. Il a été remis dans son état de 1889, dû à Cavaillé-Coll. Mais les apports du XXe siècle de Roethinger ont été intégrés. On peut jouer des deux versions, et même les mélanger.

Quand allez-vous en jouer ?

 Le jour de son “réveil” (cérémonie religieuse, ndlr), le 31 octobre à 14h30. L’orgue répondra à huit invocations, c’est très codifié. Je vais alterner avec mon prédécesseur, Gérard Loisemant. Cela fait plus de soixante ans qu’il en joue, je n’allais pas l’en priver !

Et ensuite ?

 Nous prévoyons cinq concerts du 8 novembre au 14 décembre : un concert-conférence, des dialogues avec de la trompette, de la flûte de pan ou des chants grégoriens ainsi qu’un hommage à Jules Verne.

Propos recueillis par Jean-Christophe Fouquet

 

Programme du “réveil”

Pour fêter le retour de l’orgue après cinq ans de travaux pilotés et financés par la Drac, deux rendez-vous sont prévus :