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Optalix, souvenirs radieux phoniques

Des passionnés transmettent leur amour des vieux postes radio les 11 et 12 octobre à Boves. Ils (é)mettent à l’honneur la marque amiénoise Optalix qui vendait ses transistors à travers le monde.

Optalix, souvenirs radieux phoniques © Laurent Rousselin
Marcel Dekervel, l'un des organisateurs de l'exposition, devant des postes Optalix.

08.10.2025

JDA 1130

Optalix. On vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Jusqu’en 1985, c’est le nom d’une marque de transistors que l’on va s’arracher, tels les smartphones aujourd’hui. Sauf qu’à l’époque, la Silicon Valley, c’était Amiens où, dans une zone industrielle naissante, 600 salariés fabriquaient ces radios portables. « Que des femmes, on était une dizaine d’hommes. » À 82 ans, Georges Facquet en sourit : « Je le sais, j’y ai rencontré ma femme ». Bienvenue dans l’Amiens des Trente Glorieuses. Au début des années 60, la mairie propose des terrains gratuits aux entrepreneurs pour les attirer quand débarque Marcel Niel, instituteur parisien reconverti, fabricant de pièces détachées pour radio à lampes.

Objets de luxe

« Il a racheté des brevets et trouvé l’entreprise amiénoise Technique et décoration qui faisait des moulages plastiques, raconte Georges Facquet. Il a d’abord construit un atelier le long de l’usine. Les deux, ensuite, ne formèrent plus qu’un pour produire des transistors à pile. » La saga est lancée. « Il n’y avait pas assez de main-d’œuvre à Amiens. Les filles étaient embauchées dès 14 ans et Niel avait acheté un autobus pour sillonner la campagne matin et soir. » On lui doit des modèles iconiques : le Turny, le Saint-Germain (pour le marché américain), le Saint-James, le Paris-Dakar (en forme de jerrican !)... « Des objets de luxe, précise Georges Facquet, devenu collectionneur. Ma femme gagnait 40 000 anciens francs. Il fallait deux mois de salaire pour s’en offrir un. » Une époque haute en couleur qui finira sombrement : souffrant d’une tumeur au cerveau, Marcel Niel se donne la mort dans l’usine en 1975. La marque Optalix, fragilisée par la concurrence asiatique, ne lui survivra qu’une dizaine d’années.

Antoine Caux

 

Exposition de postes radio 1918-1985

Les 11 et 12 octobre, de 10h à 18h

Salle des fêtes de Boves

Entrée libre

Optalix, souvenirs radieux phoniques © Optalix

Publicité pour les postes radio Optalix, fabriqués à l'entrée de la zone industrielle à partir de 1963.

Optalix, souvenirs radieux phoniques © Optalix

Cette usine qui employait une majorité de jeunes femmes.

Édouard Branly : le père amiénois de la radio © D.R.

 

Édouard Branly : le père amiénois de la radio

Édouard Branly a une esplanade à son nom en bas de la route de Paris à Amiens. Un lycée à la cité scolaire aussi. Et même un quai au pied de la tour Eiffel. Pourquoi ? Parce qu’en 1890, ce physicien né à Amiens a découvert le principe de la radio conduction. « Il s’est rendu compte qu’un tube de verre rempli de limaille de fer dans un circuit électrique devenait conducteur à partir d’une simple étincelle », décrit Marcel Dekervel, ancien professeur d’électronique au lycée... Branly. Ce dispositif a ouvert la voie à la télégraphie sans fil. « Il n’a posé aucun brevet, il était dans le partage. »