S’entraîner aux situations de crise pour être prêt le jour J
Le scénario d’une fuite de gaz a permis aux services de la Ville d’Amiens de tester le plan communal de sauvegarde. Entre répétition des procédures et gestion des imprévus.
08.10.2025
JDA 1130
C’est un jeu de rôle plus vrai que nature. Le 30 septembre, Amiens a testé son plan communal de sauvegarde (PCS), plaçant élus, agents et partenaires de la collectivité (pompiers, GRDF...) devant les procédures à suivre. Le scénario ? 8h10 : des ouvriers percent une canalisation de gaz dans le quartier Pierre-Rollin. Le PCS est déclenché : le maire Hubert de Jenlis rejoint le QG des opérations, le poste de commandement centralisé situé rue de la Malmaison, à deux pas de l’hôtel de ville : « Ma responsabilité de maire est de prendre en charge la sécurité de la population ». En l’occurrence, 150 personnes qu’il faut évacuer, mettre à l’abri, nourrir. Quel gymnase choisir ? Comment acheminer les habitants ? Qui prévient les responsables du réseau de bus ? L’exercice permet de soulever d’autres questions : « Les bailleurs sont-ils dans la boucle d’information ? ». Le maire et la direction générale des services s’interrogent : « Doit-on évacuer la crèche aux abords ? ».
Imaginé après AZF
Soudain, un appel fait part de tirs de mortier entendus. Les réseaux sociaux s’emballent. « On appelle ça des stimuli, glisse Bruno Legeard, chef du service gestion des risques et organisateur de l’exercice. Notre scénario cherche à complexifier la prise de décision pour anticiper le pire. » Au gymnase Edmond-Rostand, des agents inscrits dans la réserve interne de sécurité civile jouent les évacués. Chacun a un rôle : Sarah, une fêtarde paumée. Fabrice, un enfant casse-pieds. Et Karine, une alcoolique qui avale du gel hydroalcoolique. Son geste lui sera fatal et place les réservistes devant d’autres situations... C’est bien le but de ces exercices du plan communal de sauvegarde, mis en place comme partout en France au lendemain de la catastrophe d’AZF survenue à Toulouse en 2001. À Amiens, une partie de ces réservistes est intervenue le 8 août après l’effondrement d’un hôtel inoccupé place au Feurre.
Antoine Caux