Tailler sa haie, c’est pas toute l’année

L’été finissant et le début de l’automne constituent une meilleure période pour tailler sa haie que le printemps. Explications avec l’ingénieur agronome Thierry Rigaux.

10.09.2025

JDA 1126

Ah, septembre ! Le bronzage s’en est allé, les transats sont repliés et le jardin moins bichonné. Rien à voir avec le soin apporté à la fin du printemps dans la promesse de l’été, ses barbecues et belles soirées. Oui mais voilà, si le jardinier s’active en avril-mai pour tailler sa haie, bien mal lui prend, en vérité. « Il y a encore cette culture de la propreté, de la maîtrise de l’espace vert comme si c’était sale », reproche Thierry Rigaux, ingénieur agronome et écologue. Pour ce spécialiste, c’est bien maintenant qu’il faut jouer du taille-haie sur les thuyas, lauriers, érables champêtres et autres charmes, et non pas au printemps : « Parce que l’arrivée du printemps coïncide avec le début de la reproduction des oiseaux qui s’étale jusqu’à fin août. Et que des petits mammifères peuvent également faire leur nid dans la haie ou à son pied, comme les hérissons ».

Les haies, ces refuges

« Il faut attendre le repos de la végétation », résume Thierry Rigaux. Les agriculteurs bénéficiant des aides de la PAC ont d’ailleurs interdiction de tailler du 16 mars au 15 août. Dans la métropole amiénoise, Sains-en- Amiénois communique fortement pour inciter à ne pas tailler sa haie sur cette période. « Le moment idéal se situe entre novembre et décembre. Pour les aubépines, on peut même attendre janvier », conseille l’écologue qui alerte sur l’effondrement de la biodiversité : « J’encourage à ne pas tondre certains morceaux de pelouse pour qu’il y ait des floraisons et que les insectes aient à manger ». Des conseils qui, rappelle Thierry Rigaux, n’impliquent pas de travail en plus mais du temps de gagné ! « Or aujourd’hui, la population vieillissant, on s’aperçoit que certains habitants, qui ne pensent plus pouvoir entretenir, remplacent leurs haies par des barrières en PVC. » Et vous imaginez l’avis du spécialiste sur le sujet…

Antoine Caux