La gestion des déchets est l’affaire de toutes et tous.

Plusieurs délibérations sur la gestion des déchets ont été soumises au vote lors du conseil Métropolitain. L’une d’entre elle a particulièrement retenu notre attention, le Programme Local de Prévention des Déchets, qui survivra à cette assemblée et engage la collectivité jusqu’à 2030. Et sans surprises le plan présenté par la majorité manque clairement d’ambition. Le programme vise une réduction de 13,4 % des déchets ménagers en 7 ans. Bien que conforme à la réglementation nationale, ce chiffre n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique. D’autres métropoles en France, équivalentes à la notre, se fixent des objectifs deux fois plus élevés.

De plus le plan d’action apparaît sans priorisation claire. Trente actions sont listées mais restent pour leur grande majorité symboliques ou anecdotiques. Sans hiérarchie, sans calendrier précis, sans budget chiffré, il sera difficile de transformer ce catalogue en plan de transformation concret. Autre parent pauvre du programme le volet tarification et contraintes. Les leviers les plus efficaces sont absents ou peu développés. Pas de tarification incitative pour les ménages ou de mesures fermes contre les dépôts sauvages.

Quant au volet prévention il se réduit à la culpabilisation et aux gestes individuels. Mais réduire la participation citoyenne à un engagement individuel est une fausse piste. Préserver l’environnement est avant tout une question de choix collectifs, politiques et structurels. Les habitant.es de la Métropole ne doivent pas être seulement des consommateurs « vertueux », invités à faire mieux dans leur coin. Ils et elles doivent pouvoir devenir des acteurs politiques de la transition. La gestion des déchets n’est pas une affaire secondaire. C’est une question de justice sociale, de santé publique, de démocratie locale et d’avenir écologique. Notre Métropole mérite un plan mieux structuré et plus ambitieux.

Ismaël Bara, Évelyne Becker, François Décavé, Julien Pradat et Fabien Voulminot

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