Les cadavres dans les placards : du pont Barni à Mégacité

19.05.2025
Le pont Barni ne sera pas simplement rénové : il doit être sauvé de l’effondrement. Ce n’est plus une gêne temporaire, c’est une urgence. Pourtant, jusqu’au dernier moment, tout a été présenté comme maitrisé. Pas d’alerte ni d’anticipation. Une méthode : cacher l’ampleur du problème pour ne pas entamer le vernis de la communication. C’est devenu une habitude : l’incapacité à prévenir devient une posture politique. À Mégacité, les équipements vieillissent, les coûts explosent, les projets se succèdent sans vision. Plutôt que d’assumer et de réhabiliter, on rase. Repartir à zéro permet d’effacer les erreurs et d’éviter les bilans. Rien n’est prévu budgétairement pour faire face à l’urgente rénovation de la gare routière, la maintenance annoncée de la verrière de la place de la gare ou encore les églises en ruine. Ce n’est pas une série de cas isolés, c’est une façon de faire : une gouvernance de contournement, où le réel n’existe qu’à travers le prisme du contrôle politique. On maquille, on détourne, on nie. Puis on accuse ceux qui parlent de faire de la politique, comme si l’incompétence devait rester un sujet technique. À force de cacher les fissures, c’est tout l’édifice démocratique qui craque. Les Amiénois ne demandent pas l’impossible : simplement qu’on les écoute, qu’on leur parle vrai. Et qu’enfin, on cesse d’accumuler les dossiers dans les placards en espérant qu’ils restent fermés.
Tarek Baïs et Assia Nouaour
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