Vider les quartiers prioritaires, une mauvaise solution
01.04.2025
La rénovation urbaine est en tête d’affiche, parlons-en ! Dans les trois quartiers prioritaires concernés (Amiens Nord, Etouvie et Pierre Rollin) le bilan de l’opération, outre un habitat de meilleure qualité, c’est aussi la perte de 118 logements sociaux, les reconstructions ne compensant pas les démolitions. Pire, le choix de favoriser un habitat individuel dans ces programmes (beaucoup de pavillons), oblige à effectuer un déplacement de population, malgré leurs attaches aux quartiers concernés. Au total, ce sont 610 logements qui disparaissent dans ces zones prioritaires. Dont plus de 250 chacun pour Amiens nord et Etouvie. Peut-être qu’effectivement, il était parfois trop tard pour rénover... Mais cela doit nous alerter. Tirons-en les leçons et mettons un point d’honneur sur l’entretien, pas toujours au niveau pour assurer des conditions de vie décentes. Prenons soin du bâti du siècle dernier afin de le préserver et sauvegarder avec lui la vie de ces quartiers, les plus défavorisés de la ville. En revanche, il y a quelque chose qui pouvait encore être fait : sortir du dogme de l’habitat individuel. À un extrême, barres et tours qui ont compensé en urgence l’inflation démographique des villes durant les trente glorieuses, en succède un autre. Et ce dernier est responsable d’un étalement urbain - comme on le voit à Intercampus - qui ne sera bientôt plus soutenable. Privilégions un habitat collectif de taille modéré. L’État et la mairie affichent une volonté de mixité et de cohésion ? Chiche ! Plutôt que de faire cohabiter des pavillons des classes moyennes avec les immeubles des classes populaires, faisons le pari du vivre ensemble dans des espaces communs.
Hélène Delattre et Zoé Desbureaux
h.delattre@amiens-metropole.com – z.desbureaux@amiens-metropole.com
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