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Le remontage du grand orgue de Notre-Dame d’Amiens en photos

Le grand orgue de Notre-Dame est en cours de remontage. Visite du chantier.

L'échafaudage tel qu'il était mi-novembre 2023 © Laurent Rousselin

05.12.2023

Il faut avoir le pas assuré pour s’aventurer sur l’échafaudage qui sert à la repose du grand orgue de Notre-Dame, de retour de restauration par le groupement Manufacture d’orgues Mulheisen – DLFO (puis Grenzing) sous l’égide de la Drac Hauts-de-France, maître d’ouvrage, car orgue comme cathédrale sont propriétés de l’État. Pourtant la structure de 100 tonnes est solidement amarrée – et vérifiée. Les artisans à l’œuvre s’y déplacent à l’aise, question d’habitude. « Il faut parfois plus de dix minutes à deux personnes pour monter un élément », nous glisse-t-on. Sachant que l’orgue compte quasiment 5 000 tuyaux, pour certains très volumineux, l’exercice est chronophage. Et il n’y a pas que des tuyaux… Mais entre la mi-novembre et la mi-décembre, une grande partie de l’instrument (dont l’origine remonte à 1429) a repris de la hauteur. L’échafaudage, actuellement dans sa configuration maximale, va être abaissé cet hiver. Le remontage, lui, va continuer, pour une mise en service après rodage et travaux d’harmonisation sonore estimée à la fin 2024.

1/ Les sommiers

Les sommiers du grand orgue, un temps entreposés devant le portail mais désormais de retour en hauteur, servent à distribuer l’air dans les tuyaux.

Les sommiers avant leur montée © Laurent Rousselin

2/ Soixante-dix jeux

On trouve toutes sortes de tuyaux dans un grand orgue, en bois ou en métal, circulaires ou carrés. Le grand orgue va, après restauration, disposer de 70 jeux (contre 56 antérieurement), c’est-à-dire 70 ensembles de tuyaux d’un même timbre, afin de maximiser ses possibilités sonores et correspondre à différentes époques et styles.

Les tuyaux visibles sont partie émergée de l'iceberg. © Laurent Rousselin

3/ En coulisses

Les artisans ne travaillent pas seulement sur l’échafaudage. Le parcours de la soufflerie doit aussi être repris, ainsi que l’électricité. Et chaque pièce adjacente peut servir à travailler, qu’il s’agisse de menuiserie ou autre.

Les artisans au travail. © Laurent Rousselin

4/ Soufflerie

La soufflerie possédait quatre jeux de deux pédales, sur lesquels des hommes grimpaient pour la remplir d’air en pédalant. Du fitness d’antan, remis en état à l’occasion de la restauration de l’orgue. Bien sûr, la soufflerie reste toutefois électrique.

Un jeu de pédales de la soufflerie. © Laurent Rousselin

5/ Où passe l'air

Vue interne de l’un des longs tuyaux de bois par lesquels l’air va circuler, sous plancher, de la soufflerie vers l’orgue.

Les tuyaux d'arrivée d'air. © Laurent Rousselin

6/ Les blasons retrouvés

Sous la tribune de l’orgue, en cul-de-lampe, deux blasons (re)font leur apparition : l’un représente l’Évêché d’Amiens (croix rouge), l’autre le Chapitre de la cathédrale (croix noire). Ils avaient été très mal repeints au siècle dernier. Ils sont désormais restitués dans leur état ancien.

Les deux blasons restaurés. © Laurent Rousselin

7/ Les jouées

Les décors peints ont été restitués au plus près de leur état d’origine. Notamment les “jouées”, ornements latéraux qui n’avaient pas été remontés après la Première Guerre mondiale. Des éléments en avaient été retrouvés (et identifiés) par hasard par Aurélien André, l’archiviste diocésain. Comme ces éléments étaient symétriques, mais inversés comme en miroir, il a été possible de restituer les parties manquantes, ce dont s’est chargée Stefania Dotti, de l’atelier RD, responsable de la restauration des décors en boiseries.

Les jouées, ornements latéraux. © Laurent Rousselin

8/ Appareillage en polychromie

Près de la rosace, les polychromies simulant à distance un appareillage parfait de pierres ont été restaurées et complétées. C’était aussi l’occasion de dater une poutre qui avait servi à la construction de Notre-Dame avant d’être coupée. Le chêne dont elle provient a donc été abattu lors de l’hiver 1231-1232.

En haut, la partie restaurée; en bas, la partie archivée. © Laurent Rousselin

9/ Surprise sous un banc

Au hasard des déplacements du mobilier de Notre-Dame pour les besoins du chantier, on s’est aperçu qu’un des longs bancs en bois n’était pas comme les autres… « C’est un mystère, mais il s’agit probablement d’une ancienne balustrade, suggère Aurélien André… Il y a des traces d’ocre, typiques du XVIIe siècle. »

surprise sous un banc. © Laurent Rousselin

 

 

Jean-Christophe Fouquet