L'hôpital nord

En 1922, la Commission administrative des hospices d’Amiens décide de construire un nouvel hôpital pour la ville d’Amiens. L’Hôtel-Dieu est dans un état de vétusté important qui nécessite des dépenses annuelles considérables. De plus, les bâtiments ne répondent plus aux normes d’hygiène et leur emplacement en centre-ville représente un danger en cas d’épidémie. La construction du nouvel hôpital est financée grâce à la procédure de rachat de dommages de guerre. Cette opération consiste à acheter auprès des sinistrés leurs indemnités de dommages de guerre à un prix inférieur à leur valeur, puis de toucher les indemnités à leur place. L’État permettait cette transaction à condition que le montant du rachat ne descende pas en-deçà de 35 % de la valeur des indemnités initialement estimée. L’évaluation financière finale pouvant être supérieure à l’évaluation initiale, les acquéreurs pouvaient réaliser une plus-value importante. Cette procédure a été mise en place afin de permettre aux vendeurs de recevoir des liquidités immédiates pour se reloger. En 1924, l’État permet ainsi à la Commission administrative des hospices d’Amiens de contracter un emprunt de 4 millions de francs dans le but d’acheter des dommages de guerre, ce qui lui rapporte près de 14 millions de francs pour financer la construction de l’hôpital. Il est d’abord prévu d’installer le futur hôpital à l’angle du boulevard de Saint-Quentin et de la rue Louis Thuillier. Après un concours exigeant, l’architecte choisi pour réaliser l’hôpital est Daniel Beylard. Les travaux de construction commencent finalement au faubourg Saint-Maurice en 1929 avec la pose symbolique de la première pierre. L’inauguration officielle a lieu le 6 octobre 1935 en présence du ministre Edouard Herriot. Les invités sont ensuite conviés à un banquet donné aux Salons Godbert.

Après les premiers bombardements de la Seconde Guerre mondiale, le « Nouvel Hôpital » est principalement réservé aux blessés militaires. Il accueille tout de même certains blessés civils et des prisonniers français qui y sont soignés et surveillés par les autorités allemandes. L’Hôpital nord garde sa vocation militaire jusqu’en 1947 alors même qu’il est déclaré centre hospitalier régional dès 1945. Il devient ensuite Centre Hospitalier Universitaire (CHU) en 1961. Sa maternité est transférée rue Camille Desmoulins à partir de 1974. De nouveaux plateaux techniques sont aménagés au fil des années : en 1980 un scanner est mis en service, suivi d’une IRM et d’un nouveau bâtiment dédié à la chirurgie en 1990. La construction de l’Hôpital sud en parallèle de ces nouvelles installations vient mettre progressivement un terme aux activités de l’Hôpital nord. A la fin de l’année 2014, les deux tiers des activités de l’hôpital sont transférées vers le site du CHU sud, beaucoup plus moderne. L’intégralité des services déménage vers l’Hôpital sud en 2023. Le site du quartier Saint-Maurice n’est pas laissé à l’abandon pour autant. En effet, la Bibliothèque nationale de France doit implanter dans les années à venir une annexe consacrée à la préservation de la presse ancienne sur une partie des terrains.

Le trésor d’archives est une carte postale où figurent les bâtiments situés à l’entrée du « Nouvel Hôpital » ainsi que la sculpture d’Albert Roze, « Le Premier Né ». Elle représente un homme tenant un nouveau–né à proximité de sa femme qui vient d’accoucher. Cette sculpture, présentée au Salon des artistes français en 1914, a été donnée par le sculpteur à la ville d’Amiens en 1943 afin qu’elle soit placée dans la cour d’honneur du « Nouvel Hôpital ». Aujourd’hui, il est possible de l’admirer sur le site du CHU Amiens-Picardie où elle a été déplacée.

Cote archives : 10Z2821, fonds Catherine Bultez 

Date : vers 1946

Support : carton

Condition d’entrée dans les fonds : Don

Conditions de conservation : Dans une boîte classeur neutre.

Description : Carte postale représentant l'Hôpital Nord, avec vue sur la sculpture "Le Premier né" d'Albert Roze.

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