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Le 21 mars prochain aura lieu la journée mondiale de la marionnette ! À cette occasion, et pour revenir sur la tradition de la marionnette picarde à Amiens, les Archives municipales vous présentent ce « Trésor d’Archives ».

Lafleur marchant au-dessus de la ville d’Amiens. © Archives municipales et communautaires d'Amiens_7Z78
Photographie-montage représentant la marionnette Lafleur marchant au-dessus de la ville d’Amiens.

01.03.2021

Comme le mentionne le Portail des Arts de la Marionnette, c’est en Inde et en Chine que seraient apparus, entre 4000 et 1000 ans avant notre ère, les marionnettes et théâtres d’ombres. Originellement, les marionnettes auraient été utilisées dans le cadre de cérémonies religieuses et de pratiques rituelles. Dans son ouvrage Histoire des marionnettes en Europe depuis l’antiquité jusqu’à nos jours paru en 1852, Charles Mangin (1793-1862), considéré comme le premier historien du théâtre de marionnettes, défend cette thèse.

À Amiens, la tradition de la marionnette est attestée depuis la seconde moitié du XVIIe siècle. C’est en 1662, à l’occasion de la Foire de la Saint-Jean, qu’un premier spectacle de marionnettes aurait été organisé à Amiens. Bien qu’ancien, cet art populaire n’est documenté que depuis le XIXe siècle. Durant ce siècle, plusieurs théâtres de marionnettes ouvrent leurs portes dans la cité picarde. En 1856, la ville d’Amiens réalise une enquête sur ceux-ci. Des théâtres de 70 à 120 places, implantés dans diverses rues de la ville (rue Gresset, rue Saint-Germain, rue Pavée, Impasse des Araignées, rue des Paniers, rue des Corroyers, rue des Bouchers, route de Paris, route de Rouen…) sont ainsi recensés, affichant des prix d’entrée variant de 0,5 à 30 centimes. La figure de Lafleur, héros s’exprimant en picard qui est l’héritier de Polichinelle, à l’esprit libre et frondeur, se répand durant ce même siècle. Portant un costume de valet du XVIIIe siècle, il n’hésite pas à défendre les plus fragiles et à défier les autorités. 

À la fin du XIXe siècle, le cinéma naît suite à l’invention du cinématographe par Auguste et Louis Lumière. Cet appareil, inventé en 1895, capture des images qui sont ensuite projetées. L’intérêt grandissant de la population pour ce nouvel art contribue au déclin de ces théâtres de marionnettes au début du XXe siècle. La Première Guerre mondiale marque également un coup d’arrêt aux activités de ces établissements amiénois. Il faut attendre les années 1930 pour que la tradition de la marionnette retrouve une seconde jeunesse à Amiens, favorisée par plusieurs protagonistes.

En 1930, René Villeret (1897-1978) fonde « La Société des Amis de Lafleur » et s’entoure de différentes personnalités pour faire renaître et perpétuer la tradition de la marionnette picarde. André Devos, créateur de décors, Édouard David (1863-1932), poète picard, ou encore Maurice Domon (1903-1983), marionnettiste, prennent part à l’aventure.

Trois années plus tard, en 1933, Maurice Domon décide de fonder sa propre troupe de marionnettes à fil et à tringles en créant « Chés Cabotans d’Amiens ». Dans ses pièces, le personnage de Lafleur est mis en scène avec d’autres cabotans tels que Sandrine, sa compagne, Tchot Blaise, son fidèle ami ou encore Papa Tchutchu, un bourgeois propriétaire… Cet art populaire renaît de ses cendres et Lafleur, héros vengeur, incarne la critique sociale.

Alors que la Société des Amis de Lafleur cesse de se produire en 1964, la troupe des Cabotans d’Amiens qui présente des spectacles dans la Picardie entière, est municipalisée en 1965 et devient alors le « Théâtre de Marionnettes Permanent de la ville d’Amiens ». Dans ces mêmes années, la direction du théâtre picardisant est confiée à Françoise Rose (1939-2018) qui va poursuivre l’œuvre de Maurice Domon en assurant cette fonction jusque 2016. A la fin du siècle, en 1997, la compagnie s’installe dans une salle de spectacles construite en plein cœur du quartier Saint-Leu, là d’où vient Lafleur.

Notre Trésor d’archives est une photographie-montage en couleurs représentant la marionnette Lafleur surplombant la ville d’Amiens. Sur ce document, figurent la Tour Perret, la cathédrale Notre-Dame et une partie du quartier Saint-Leu, trois symboles de la cité amiénoise. Une pièce de monnaie fictive d’un montant d’un euro, avec Lafleur sur l’avers, est collée sur l’ensemble. Il s’agit d’une photographie-montage réalisée par le photographe Didier Cry (1957-2003), utilisée par le Théâtre de marionnettes de Chés Cabotans d’Amiens pour souhaiter ses vœux à l’occasion de l’année 2001.

Le document :

Cote archives : 7Z78

Dimension : 10x16 cm

Technique : photographie

Conditions de conservation : photographie conservée au sein d’une boîte-classeur neutre. Copie numérique conservée sur serveur informatique.

Description : photographie-montage représentant la marionnette Lafleur marchant au-dessus de la ville d’Amiens.

Rendez-vous sur Facebook pour consulter l’ensemble des documents de ce Trésor d’Archives : www.facebook.com/ArchivesMunicipalesAmiens