Journée mondiale du pain

Complet, blanc, au levain, de campagne, de seigle, aux céréales, sans gluten, sans sel, la liste est longue... Le pain existe sous des variétés et des formes multiples. A l’occasion de la journée mondiale du pain qui sera célébrée le 16 octobre, les Archives municipales et communautaires d’Amiens vous présentent ce « Trésor d’Archives ».

A l’instar du vin et du fromage, le pain constitue l’un des symboles de l’identité française. L’invention du pain est communément attribuée aux Egyptiens qui auraient découvert la pâte à pain en effectuant un mélange de grains écrasés et d’eau provenant du Nil, riche en ferments. Cette découverte permit de mettre au point le procédé de levée de pâte par fermentation. Il est toutefois à noter que des archéologues ont retrouvé des vestiges de pain (sans levain) préhistoriques au Moyen-Orient, prenant la forme de bouillie ou de galette mince.

Durant des siècles, le pain constitua un aliment de base pour de nombreuses civilisations. Après les Egyptiens et les Grecs,  les Romains consommèrent cette denrée. La conquête de la Gaule par Jules César au Ier siècle avant J-C permit la diffusion du pain sur le territoire gaulois (source : Marin Wagda, « L’Europe du Pain », Hommes & migrations, n° 1213, 1998, pp.118-122).

La baguette a vu le jour, quant à elle, bien plus tard. Celle-ci serait apparue entre 1830 et 1900 selon les historiens qui demeurent partagés sur la question. Certains avancent que c’est l’empereur Napoléon III (1808-1873) qui serait à l’origine de sa forme. Il aurait pris la décision de faire fabriquer le pain sous une forme allongée, visant à faciliter son transport par les troupes militaires.  

C’est au XXe siècle que la baguette va conquérir le cœur des Français. En mars 1919, une loi supprime le travail de nuit dans les boulangeries françaises. Cette mesure entraîne le développement de la baguette, qui nécessite un temps de pétrissage et de cuisson inférieur à celui d’une miche de pain. Il faut cependant attendre les années 1950 pour que celle-ci se généralise, favorisée par l’industrialisation des boulangeries et de la fabrication du pain. Mais face à cette tendance, le milieu des artisans boulangers se mobilisent prônant un retour aux méthodes de fabrication traditionnelles dans les années 1980. Cette mobilisation donne lieu au « Décret Pain » du 13 septembre 1993, destiné à réglementer la fabrication du « pain de tradition française ».

Le « Bougnat » en Auvergne, le « Pain tourné » dans le Limousin ou la « Couronne lyonnaise » en Rhône-Alpes… Chaque région a ses spécialités mais aussi ses appellations. En Picardie, le « joko » désigne, par exemple, une longue et large baguette de 400 grammes environ.

Notre Trésor d’Archives est une photographie en noir et blanc de 1974 de la rue des Majots, dans le quartier Saint-Leu à Amiens. Sur celle-ci, un petit garçon qui semble être âgé de 4 ou 5 ans, porte dans sa main droite, un pain joko. Révélant le Saint-Leu des années 1970 avec un habitat dégradé, ce document est empli d’une ambiance particulière où semble régner un temps maussade. En arrière-plan, à droite, se dresse le clocher de l’église Saint-Leu.

Le document :

Cote archives : 6 Fi 4.5.5

Technique : photographie

Dimension : 13*12,8

Conditions de conservation : conservé à l’abri de la lumière, dans une pochette polyester transparente perforée neutre adaptée au format, au sein d’une boîte-classeur neutre. Photographie numérique conservée sur serveur informatique.

Description : photographie de 1974 d’un petit garçon portant un pain "Joko", rue des Majots à Amiens.