Socrate, philosophe grec du Ve siècle avant Jésus-Christ, aurait dit : « Existe-t-il pour l’Homme un bien plus précieux que la santé ? ». Le 7 avril prochain, sera célébrée la journée mondiale de la santé sous le parrainage de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En ces temps (malheureux) de pandémie mondiale, les Archives municipales et communautaires d’Amiens vous présentent ce « Trésor d’Archives » d’actualité.
01.04.2021
Depuis toujours, maladies et épidémies sont présentes et font partie de l’histoire de l’humanité. Depuis l’Antiquité, de grandes épidémies ont touché les civilisations à l’instar de la peste de Justinien, la peste noire, le choléra ou la grippe espagnole. Visant à protéger les individus et à préserver la santé collective, la santé publique est un vaste domaine : elle englobe médecine, recherche médicale et scientifique, mesures sanitaires ou encore prévention de la santé. Comprenant des acteurs multiples, ce domaine recouvre aussi des actions diverses, telles que la lutte contre les maladies transmissibles ou non transmissibles, la prévention de celles-ci, le contrôle et l’amélioration de la qualité des produits alimentaires, de l’eau potable, de l’hygiène, le développement de l’accès aux soins pour tous, la modernisation des systèmes de santé, etc.
Riche en découvertes médicales, le XIXe siècle est marqué par des avancées décisives dans le domaine de la santé et de la médecine. Plusieurs scientifiques s’illustrent par leurs découvertes, à l’instar du docteur René Laënnec (1781-1826), qui en 1816, invente le « stéthoscope », conduisant à l’auscultation pulmonaire et cardiaque. À partir de 1857, Louis Pasteur (1822-1895), chimiste, débute des travaux sur les mécanismes de fermentation et ouvre la voie à la microbiologie. Il démontre l’existence des bactéries, qui sont à l’origine des maladies infectieuses. Il met aussi au point le premier vaccin contre la rage. Joseph Meister (1876-1940), âgé de 9 ans en 1885, mordu par un chien enragé, sera le premier humain de l’histoire à être vacciné. A la fin du siècle, le physicien allemand William Röntgen (1845-1923) découvre les rayons X, faisant émerger la radiologie.
Au début du XXe siècle, le domaine de la santé publique connait lui aussi un essor. Pour la première fois, une loi de santé publique est promulguée le 15 février 1902. Cette loi fondatrice « relative à la protection de la santé publique » définit une réglementation sanitaire que les municipalités françaises doivent appliquer. Elle instaure des campagnes de vaccinations contre la variole et oblige les municipalités à prendre des dispositions afin de limiter la transmission des maladies. Les communes doivent aussi assurer la salubrité des habitations, notamment à travers l’alimentation en eau potable et l’évacuation des eaux usées. La loi prévoit également la création de bureaux d’hygiène dans les villes de plus de 20000 habitants, destinés à faire appliquer, sous l’autorité des maires, l’ensemble de ces dispositions.
Bien avant ce texte fondateur, la ville d’Amiens crée un bureau d’hygiène en 1884 afin de « grouper sous une direction unique tous les services sanitaires » (source : délibération du Conseil municipal du 25 juin 1884). Sont alors rassemblés le service des Constatations des décès, le service du Dispensaire, les commissions de salubrité, les médecins du Bureau de Bienfaisance, le service hygiénique et médical des écoles et le service d’inspection des viandes et denrées alimentaires de l’abattoir, des foires et marchés.
Déjà pourvue d’un bureau d’hygiène, la municipalité amiénoise décide de créer un laboratoire municipal d’analyses après la loi du 15 février 1902. Par délibération en date du 23 janvier 1907, le Conseil municipal d’Amiens adopte la création de celui-ci et choisit de le réunir avec le Bureau de Conditionnement (des matières textiles), installé au 20 rue Gresset. La nouvelle institution est ainsi chargée de procéder aux analyses de diverses substances (eau, alcool, lait, huiles, colorants…) et de denrées alimentaires (beurre, farines, pains, viandes, conserves…). Des documents d’archives datant des années 1920 attestent même de la réalisation d’analyses biologiques.
Notre Trésor d’Archives est une photographie en noir et blanc contrecollée sur du carton, présentant le personnel du laboratoire municipal d’Amiens dans les années 1930 [mai 1932]. Le document porte la signature de développement du photographe d’art amiénois Lucien Hacquart, en bas, à droite. Parmi les 6 personnes présentes, figure le directeur du laboratoire de l’époque, M. Rouillard, placé au milieu, sur la première marche.
Le document :
Cote archives : 10Fi330
Dimension : 24,6*18 cm
Technique : photographie
Conditions de conservation : photographie conservée au sein d’une boîte-classeur neutre. Copie numérique conservée sur serveur informatique.
Description : photographie de [mai 1932] du personnel du laboratoire municipal d’Amiens.
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