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La statue de Charles François Lhomond

Nouvelle année, nouveaux projets pour les Archives municipales et communautaires d’Amiens, à l’instar de la carte interactive « La statuaire d’Amiens au fil des rues » que nous avons le plaisir de vous dévoiler ici (lien : http://u.osmfr.org/m/524070/) ! À cette occasion, pour ce premier « Trésor d’Archives » de 2021, nous mettons à l’honneur l’une d’entre elles, celle édifiée en l’honneur de Charles François Lhomond.

5Fi847, Archives municipales et communautaires d'Amiens : vue de la statue de Lhomond, 1964. © 5Fi847, Archives municipales et communautaires d'Amiens
5Fi847, Archives municipales et communautaires d'Amiens : vue de la statue de Lhomond, 1964.

04.01.2021

Durant le XIXe siècle, la France se pare de monuments et de statues, élevés sur des places publiques, dans des cours d’honneur ou dans des jardins publics. Parmi ces sculptures, des « grands hommes » sont reproduits, représentant de nouvelles figures à célébrer. L’historien Maurice Agulhon (1926-2014), spécialiste de la France aux XIXe et XXe siècles, précisait d’ailleurs dans son article Nouveaux propos sur les statues de « grands hommes » au XIXe siècle (https://www.persee.fr/doc/roman_0048-8593_1998_num_28_100_3286) paru en 1998 dans la revue Romantisme que « c’est au cours de ce XIXe siècle […] qu’ils [les grands hommes] ont été le plus systématiquement recherchés, célébrés et donnés en exemple. » Cette tendance se confirme à Amiens, avec l’érection, par exemple, des statues suivantes :

- celle en l’honneur de Charles Dufresne du Cange sculptée par Théophile Caudron (1805-1848) et inaugurée le 19 août 1849 ;

- la statue de Pierre l’Ermite réalisée par Gédéon de Forceville (1799-1886), inaugurée le 29 juin 1854 ;

- le monument des Illustrations Picardes édifié aussi par Gédéon de Forceville, achevé en 1874 ;

- ou encore le monument en l’honneur de Frédéric Petit érigé par Albert Roze (1861-1952), inauguré en 1897.

 Faisant partie de cette propension à honorer ces « grands hommes », la statue de Lhomond a également été élevée durant cette période. Celle-ci rend hommage à l’abbé Charles François Lhomond, qui vécut de 1727 à 1794. Né à Chaulnes, il fut un professeur, grammairien et pédagogue français. Il écrivit plusieurs ouvrages sur les grammaires latine et française destinés à l’enseignement scolaire. Son manuel de latin De viris illustribus rédigé en1775 est d’ailleurs utilisé jusqu’à la fin des années 1960 en France.

En août 1859, afin d’honorer cette figure picarde, la municipalité amiénoise adopte une délibération portant sur l’élévation d’une statue à son effigie au sein de la ville, « chef-lieu de la province à laquelle il appartient par sa naissance » (source : séance du 3 décembre 1859, registre des délibérations de la ville d’Amiens). Œuvre du sculpteur Gédéon de Forceville - qui a reproduit plusieurs statues de personnages historiques picards dans Amiens (voir ci-dessus) -, le monument en l’honneur de Lhomond est exécuté dans un bloc de marbre blanc de 10 tonnes offert par l’Etat. À la fin de l’année 1859, le monument sculpté par Gédéon de Forceville étant presque achevé, son implantation dans le jardin de la bibliothèque municipale d’Amiens est approuvée.

 D’une hauteur de 2,66 mètres, la statue de Lhomond le représente debout, portant un costume universitaire et tenant un ouvrage dans la main gauche. Le monument est inauguré le 26 mai 1860 à l’occasion des festivités présentées dans le cadre du concours régional agricole de 1860 organisé à Amiens. En présence de nombreuses personnes telles que le préfet de la Somme, le procureur-général, l’archevêque d’Amiens, les membres de la municipalité amiénoise, des universitaires et des membres de sociétés savantes, la cérémonie d’inauguration est présidée par le recteur de l’académie de Douai, représentant du Ministre de l’Instruction publique. La statue de Lhomond prend ainsi place au sein de la cour d’honneur de la bibliothèque, emplacement occupé jusqu’alors par le groupe allégorique « Angélique et Médor », œuvre de Nicolas-Sébastien Adam (1705-1778) datant de 1753 (transféré ensuite dans la cour du Musée Napoléon, aujourd’hui Musée de Picardie). Cependant, en mai 1882, la municipalité amiénoise souhaite effectuer des déplacements de statues. La statue de Lhomond se voit attribuer un nouvel emplacement. Elle est transférée dans la cour d’honneur du Lycée de garçons d’Amiens (ancienne abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d'Amiens, actuel cloître Dewailly) où elle s’y élève encore de nos jours.

 

Il est à noter que la commune natale de Lhomond, Chaulnes, inaugurait elle aussi une statue à son effigie le 29 mai 1860, soit 3 jours après Amiens. En pierre, la statue de la place de Chaulnes, réalisée par le sculpteur Eugène-Louis Le Quesne (1815-1887), fut détruite durant la Première Guerre mondiale. Une réplique fut édifiée par le sculpteur Albert Roze. L’érection de ces statues de Lhomond entraîna une concurrence entre les deux villes. 

 Notre Trésor d’Archives est une photographie de 1964 sur laquelle se trouve la statue de l’abbé Lhomond ornant la cour d’honneur de ce qui était, à l’époque, l’école de Médecine et de Pharmacie d’Amiens. Trois automobiles, stationnées chacune à un endroit de la cour, s’ajoutent au décor de la vue.  

 Le document :

 Cote archives : 5Fi847

 Dimension : 18x16 cm

 Technique : photographie noir & blanc

 Conditions de conservation : photographie conservée au sein d’une boîte-classeur neutre. Copie numérique conservée sur serveur informatique.

 Description : la statue de Lhomond ornant la cour d’honneur de l’ancienne école de Médecine et de Pharmacie d’Amiens (ancien Lycée de garçons d’Amiens, actuel cloître Dewailly) en 1964.

 

Rendez-vous sur Facebook pour consulter l’ensemble des documents de ce Trésor d’Archives : www.facebook.com/ArchivesMunicipalesAmiens