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Naissance du quartier Henriville au XIXe siècle

Plan de 1844 d’une partie du quartier Henriville © Archives municipales et communautaires d'Amiens_23Fi1
Plan de 1844 d’une partie du quartier Henriville

03.09.2019

Délimité actuellement par les rues Saint-Fuscien, Gauthier de Rumilly, ainsi que par le Mail Albert 1er et le boulevard de Saint-Quentin, le quartier Henriville s’est développé au XIXe siècle. Retour sur un des quartiers emblématiques d’Amiens.

Au début du XIXe siècle, Amiens connaît un essor démographique principalement dû à l’arrivée de nombreux ruraux venus travailler dans les usines et industries nouvellement créées. Toujours protégée par ses fortifications médiévales qui constituent un frein à l’expansion urbaine, la cité picarde pour s’étendre, doit s’ouvrir sur les terrains extra-muros. Cela est permis par la démolition des remparts à partir des années 1820, situation qui va permettre au sud de la ville d’éclore.

En 1825, la Porte-Paris, comprise entre les faubourgs de Saint-Honoré et de Saint-Acheul, est rasée. La disparition de celle-ci offre la possibilité aux Amiénois, et notamment à la bourgeoisie, de s’établir au sud de la ville sur des parcelles appartenant jusqu’alors aux Hospices d’Amiens. Une fois les remparts démolis et les fossés comblés, se développe à partir des années 1830 le quartier Henriville sous l’impulsion d’un certain Guérin, entrepreneur.

L’entrepreneur Guérin fait bâtir des habitations dans trois secteurs différents au sud de la ville. Ces demeures sont élevées rue Saint-Louis (actuelle rue Delpech), puis sur des terrains correspondant aux actuelles rues Delpech à Lemerchier et des rues Lemerchier à Henriville. Ainsi, à l’origine, Henriville était divisé en trois quartiers peu étendus : Saint-Louis, Guérinville (des rues Delpech à Lemerchier) et Henriville (des rues Lemerchier à Saint-Fuscien). A l’usage et avec l’expansion du quartier, c’est le toponyme d’Henriville qui est choisi afin de nommer l’ensemble de cet espace en l’honneur du roi de France Henri IV (1553-1610), qui avait libéré la ville de l’occupation espagnole lors du Siège d’Amiens ayant eu lieu de mars à septembre 1597.

Caractérisé par de grosses maisons bourgeoises avec jardins, le quartier Henriville s’étend durant un peu plus d’un siècle et voit les constructions se multiplier. Quelques hôtels particuliers y sont bâtis, à l’instar de l’hôtel particulier Vagniez-Renon construit en 1870 rue Lemerchier, où siège l’actuel tribunal administratif d’Amiens. Une église y est également implantée. En octobre 1869, les travaux de construction de l’église Saint-Martin débutent. De style néogothique, cet édifice cultuel est élevé de 1869 à 1874 sur les plans de l’architecte Louis Henry Antoine (1820-1900). Trois décennies auparavant, des religieuses ont entrepris la construction d’un couvent rue Saint-Fuscien de 1839 à 1841, sur les plans de l’architecte Jean Herbault. L’ancien couvent de la Visitation-Sainte-Marie est agrandi à plusieurs reprises, jusqu’en 1865  (source : dossier documentaire réalisé par l’inventaire général du patrimoine culturel des Hauts-de-France . Dans la seconde moitié du XIXe siècle, un kiosque à musique est construit square Montplaisir (jardins de l’actuelle place du Maréchal Joffre), au bas de la rue Saint-Fuscien. Lieu de rendez-vous des mélomanes amiénois, ce kiosque accueille des concerts de musique militaire et ceux de l’Harmonie municipale. Au XXe siècle, le quartier Henriville continue de s’étendre en direction du sud de la ville. Toutefois, il faut attendre la période de l’entre deux-guerres pour que celui-ci atteigne le boulevard extérieur de Saint-Quentin.

Notre Trésor d’Archives est un plan d’une partie du quartier Henriville du 15 janvier 1844, rectifié le 1er juin 1844 et dressé par Jean Herbault (1807-1880), architecte des Hospices d’Amiens à cette date. Ce plan, provenant d’un registre de plans d’alignement et de nivellement de la ville d’Amiens, illustre parfaitement la naissance et l’aménagement du quartier Henriville dans la première moitié du XIXe siècle. Il permet également de prendre connaissance des limites entre le domaine public et les propriétés privées.

Sur celui-ci, sont représentés des terrains à vendre à Henriville, appartenant aux Hospices d’Amiens. Certaines rues, telles que celles de Saint-Fuscien, de Beauregard, de Montplaisir (actuelle rue Paul Sautai) ou de Saint-Louis (rue Delpech), y figurent. Plusieurs teintes sont utilisées afin de légender les différents espaces sur ce document. Le gris indique les propriétés bâties ou en cours de construction. En vert, sont représentées les parcelles appartenant aux Hospices d’Amiens. Les terrains acquis par la ville d’Amiens par voie d’alignement sont roses. Quant à la couleur jaune, elle permet de localiser les espaces appartenant aux Hospices d’Amiens devant faire l’objet d’une cession à la ville par voie d’alignement. Au bas du document, la voie du Mail Albert 1er est dessinée. Il est d’ailleurs possible de remarquer que celle-ci constitue une large allée plantée d’arbres sur laquelle débouchaient des rues de la vieille ville telles que les rues Royale (actuelle rue de la République) et Napoléon (actuelle rue Lamarck).

Le document :

Cote archives : 23Fi1, liée à 2O2/118

Technique : Encre, crayon et peinture

Echelle : 1cm=20m

Dimension : 51*33 cm

Conditions de conservation : plan conservé au sein du registre d’origine. Le registre dispose d’une pochette neutre sur mesure et est conservé à plat sur tablette. Une copie numérisée du plan a été réalisée.

Description : plan de 1844 d’une partie du quartier Henriville, représentant principalement les terrains appartenant aux Hospices d’Amiens et proposés à la vente.