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Fin d’Ÿnsect : penser à l’avenir des salariés et du site

La liquidation judiciaire d’Ÿnsect, qui exploitait la ferme-usine Ÿnfarm à Poulainville, a été actée le 1er décembre. Les élus du territoire ont réagi dans un communiqué commun.

Fin d’Ÿnsect : penser à l’avenir des salariés et du site © Laurent Rousselin

03.12.2025

JDA 1136

Ÿnsect ambitionnait de produire des aliments pour animaux et des compléments alimentaires à base de farine de larves de scarabées. Cette startup française créée en 2011 avait pour cela fait construire la ferme-usine Ÿnfarm à Poulainville. Trois ministres y étaient présents lors de la pose de sa première pierre en 2021, montrant bien tout l’intérêt de l’État pour ce projet qui devait participer à l’indépendance en protéines de la France. Mais déjà placée en redressement depuis mars dernier, l’entreprise a appris ce 1er décembre sa liquidation, prononcée par le tribunal de commerce d’Évry après que celui-ci a constaté qu’Ÿnsect n’avait pu lever les fonds nécessaires pour poursuivre son activité.

« L’espoir d’un progrès »

Dans un communiqué commun, Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de- France, Alain Gest, président d’Amiens Métropole, Hubert de Jenlis, maire d’Amiens, et Claude Vitry, maire de Poulainville « pensent avant tout aux salariés d’Ÿnsect, prochainement licenciés, ainsi qu’aux anciens salariés du site engagés dans ce projet parfois depuis plusieurs années, et dont l’avenir professionnel doit désormais être protégé ». Les élus assument avoir soutenu un tel projet, qui avait aussi convaincu, outre l’État, des investisseurs privés : « C’était accepter de prendre un risque, motivé par l’espoir d’un progrès à la fois économique, technologique et écologique ».

 

Un marché pas assez mature

Les élus ne cachent pas non plus les raisons de l’échec d’Ÿnsect : une difficulté à stabiliser le process industriel ; un marché moins mature que prévu ; un contexte de forte concurrence internationale, avec des protéines animales traditionnelles moins vertueuses sur le plan environnemental, mais aussi moins coûteuses. Les priorités des collectivités sont désormais claires : elles vont « accompagner la reconversion des salariés dans les meilleurs délais, en lien avec France Travail et les partenaires sociaux ; veiller à ce que la sous-traitance locale soit le moins impactée possible ; appeler la Caisse des dépôts et consignations, propriétaire de la future friche, à étudier rapidement la mutabilité et la réindustrialisation du site ».

 

Le potentiel du territoire

Malgré cet échec, les collectivités restent convaincues du potentiel de l’Amiénois. Depuis dix ans, rappellent les quatre élus, « 4 000 emplois ont été créés ou consolidés et de nombreux projets industriels s’y sont épanouis, à l’image d’Igol (2015), Amazon (2017), Valeo (2020), Goodyear (2022), Avril (2024), Unither (2025), ou encore la Manufacture abbevilloise (2025) ». Et de citer comme « très prometteur » le projet de gigafactory de Tiamat sur la Zac Jules- Verne, à Boves, qui pourrait permettre la création de 2 000 emplois d’ici 2031.

 

Alexis Durand