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Le 4 juillet, trois semaines avant le début des Jeux de Paris, Amiens accueillera la flamme olympique.
Gros plan sur les porteurs, qui ont le feu sacré pour les JO.

Ils ont déjà la flamme © Laurent Rousselin

07.02.2024

JDA 1072

Le nom du dernier relayeur est toujours tenu secret, même si le bruit court que Marie-José Pérec, championne olympique en 1992 (400 m) et 1996 (200 et 400 m) devrait allumer la vasque à Paris le 26 juillet et ouvrir les jeux Olympiques d’été, compétition attendue depuis un siècle en France. Thomas Pesquet, Jamel Debbouze, Jean-Pierre Papin se seront relayés avant cela. Au total, 10 000 personnes porteront la flamme olympique, cérémonial qui précède le plus grand événement sportif mondial, et dont les noms ont été révélés mi-janvier. Parmi les porteurs attendus pour le passage à Amiens le 4 juillet et le 26 août (pour la flamme paralympique), des bénévoles et des champions (lire p. 9). « Ils représentent notre territoire, en ont porté haut les couleurs et portent surtout des valeurs », met en avant Guillaume Duflot, vice-président d’Amiens Métropole délégué au sport.

« Inoubliable »

« C’est une chance, quelque chose d’inoubliable », mesure Régis Gurtner, gardien de but de l’Amiens SC. Il fait partie des six relayeurs choisis par Amiens Métropole pour le 4 juillet. L’ancien nageur Jérémy Stravius, 35 ans, champion olympique avec le relais à Londres en 2012 et peut-être plus beau palmarès samarien, a lui été choisi par le Département. Bastien Keller, kiné à Amiens et entraîneur de course à pied au sein du club Esprit run, portera également le fameux flambeau sur 200 m, c’est la règle. Un ami l'a inscrit pour vivre ce moment (lire p. 9). « Je m’y vois déjà », mime-t-il.

« Faire rayonner notre territoire »

C'est un Grec, Stefanos Ntouskos, champion olympique 2021 d’aviron, qui allumera la “torche” le 16 avril sur le site antique d’Olympie. Débutera alors un long périple en Grèce avant l'arrivée par la mer à Marseille le 8 mai. « Ce relais de la flamme fait rayonner notre territoire, insiste Guillaume Duflot. Il rassemble les habitants autour des valeurs de l’olympisme. » Comme en 1991 avant les JO d'hiver d’Albertville, la flamme repasse donc par Amiens. Ce 4 juillet, une grande journée de festivités est prévue avant et après l'embrasement de la vasque. Amiens bénéficiera de la lumière des Jeux.

Antoine Caux

Amiens métropole les a choisis pour la flamme olympique…

 

  • Marie Collonvillé, heptathlète, a participé aux JO d’Athènes et de Pékin. Elle avait confié un jour qu’elle aurait poursuivi sa carrière jusqu’en 2012 si Paris avait été retenu à cette époque. « La flamme est un beau symbole avec des valeurs », dit-elle flattée d'avoir été choisie.
  • Joseph Mbongo, président du comité handisport de la Somme.
  • Maële Traoré, boxeuse française.
  • Régis Gurtner, gardien de l’ASC.
  • Chantal Langlacé, ex-recordwoman du monde du marathon, fondatrice de l’épreuve de la course à pied L’Amiénoise (suppléante).
  • Frédéric Bourgoin, judoka, entraîneur et auteur d’ouvrages sur le jujitsu (suppléant).

... ET POUR la flamme paralympique

  • Philippe Ermenault (champion olympique 1996 de poursuite sur piste).
  • Yolande Caumont (Handi Cap Évasion).
  • Alice Morcrette (Femina Sport) (suppléante).

Joseph Mbongo : « Jamais je n’en avais rêvé »

Le bonheur est simple comme un coup de fil. En l’occurrence celui d’Alain Gest, le président d’Amiens Métropole, qu’a reçu Joseph Mbongo : « Il m’a demandé si j’étais d’accord pour porter la flamme olympique… Forcément, ça ne se refuse pas. » Joseph Mbongo, 57 ans, a perdu l’usage de ses pieds à 19 ans, alors qu’il ne se projetait que dans le sport. « C’était mon point d’ancrage. » Et ce fut aussi celui de sa résilience. « Continuer à faire du sport, partager, c’était encore ça la vie », dit-il.
Le Camerounais s’est investi dans le handibasket : président du comité départemental handisport, vice-président du comité régional et inlassable prodigueur de messages de courage et de volonté : « Le sport pour tous n’est pas qu’un slogan pour moi ». Et s’il a bien conscience des dérives – « Le sport peut parfois devenir une machine à faire du fric » -, il voit le verre rempli de valeurs : « Le fait est que ça donne envie aux gens de pratiquer. » Le 4 juillet, il portera donc la flamme : « Jamais, je n’en avais rêvé. Et cela me tombe dessus ».
Oui, le sport pour tous n’est pas qu’un slogan.

Joseph MBONGO © Laurent Rousselin

Maële Traoré : « Mon père avait les larmes aux yeux »

« L’une de mes professeures est venue me voir directement : “Maële, c’est vrai ? Tu vas porter la flamme olympique ?”. » La lycéenne à La Hotoie avait pourtant tenu ça secret, pas du genre à se mettre en avant. Maële Traoré a 15 ans et déjà un sacré CV. Double championne de France minime de boxe française, vainqueure de son premier combat chez elle à Amiens le 27 janvier, la licenciée de l’Amiens Boxe Française a été retenue par Amiens Métropole pour porter le flambeau. « C’est une énorme opportunité, commente-t-elle, posée.
Une fierté pour moi et pour mes parents. Mon père avait les larmes aux yeux. » Et c’est une sacrée ligne en plus sur son CV

Maëlle TRAORÉ © Laurent Rousselin

Yolande Caumont : « On parle de plus en plus des jeux Paralympiques »

Son rendez-vous sera le 26 août, pour le passage de la flamme paralympique. Yolande Caumont a été choisie par Amiens Métropole avec le grand champion cycliste Philippe Ermenault (champion olympique de poursuite à Atlanta en 1996). Cette membre active d’Handi Cap Évasion et fondatrice de France Tibet dans la Somme connaît les défis : paraplégique, elle a atteint 5 200 m au Népal lors d’un treck en joëlette. « Le sport est pour tous en s’adaptant », érige-t-elle. Porter la flamme paralympique ? Un honneur. « On parle de plus en plus des jeux Paralympiques et c’est bien. »

Yolande CAUMONT © Laurent Rousselin
Bastien Keller © Laurent Rousselin

Bastien Keller : « Il fallait le tenter ! »

Le 15 janvier, à 9h, Bastien Keller a reçu un e-mail du comité d’organisation des jeux Olympiques : « Vous êtes sélectionné pour porter la flamme olympique ». Depuis, il fait des tours dans son cabinet de kiné de la route de Rouen en réglant son allure : « Il faudra profiter de l’événement ». « Bastien avait confié son rêve de porter la flamme », se souvient son ami Guillaume Brianchon, président du club d’athlétisme Esprit run.
C’est lui qui s’est connecté sur le site du comité d’organisation pour l’inscrire. « J’ai écrit un petit laïus pour présenter Bastien, son oeuvre dans le bénévolat, sa vision du sport, son goût pour l’entraînement, pour l’accompagnement par la pratique sportive, pour la santé… Il le mérite. » « Il n’y a pas une journée où je ne dis pas à mes patients d’aller faire du sport », confirme Bastien Keller.
Lui saura en mars dans quel département il portera la flamme, en avril dans quelle ville. Et dix jours avant, dans quelle rue. « Mais ce devrait être à Amiens. » Il a déjà envoyé ses mensurations pour la tenue. Et noté cette mention dans les consignes : “Si la flamme s’éteint, ne paniquez pas !”