Orchestre de Picardie: mais qui y joue?
Derrière la musique, des hommes et des femmes. Alors qu’il fête ses 40 ans, l’Orchestre de Picardie met à l’honneur ses musiciens permanents.
07.02.2024
JDA 1072
La prochaine date amiénoise résonnera le 14 février dans le hall du cinéma Pathé, sur le temps du midi, en accès libre. Cette “pause musicale” menée par la cheffe de l’Orchestre de Picardie, Johanna Malangré – arrivée en 2022, deuxième femme à ce poste en France – illustre l’un des versants de la structure : l’accessibilité, l’ouverture à tous. En plus des concerts classiques, l’orchestre mène des actions pédagogiques. C’est l’une des missions de ce produit de la décentralisation culturelle ayant vu le jour en 1984.
« Ambiance familiale »
À l’époque, il s’agissait de doter les territoires d’orchestres composés de musiciens permanents. Celui de Picardie en compte aujourd’hui 37, contre 14 initialement. Ils sont à retrouver dans un jeu des 7 familles. Parmi eux, Maryse Steiner Morlot, hautbois, et Benoît Mathy, trompette, tous deux quadragénaires. Elle a rejoint l’orchestre en 2019. Lui, en 2006. Ils sont désormais en CDI. « J’ai rencontré l’orchestre en tant qu’intermittente, témoigne l’ex-Parisienne. J'ai trouvé les musiciens sympathiques, j’ai senti beaucoup de bienveillance, et j’avais envie de me poser. » Et voilà cette fan de Ravel devenue amiénoise, attirée par « l’ambiance familiale ».
| Régional et national L’Orchestre de Picardie est financé en grande partie par l’État et les collectivités (dont Amiens Métropole). Il a été le premier orchestre régional permanent à obtenir le label Orchestre national en région, en 2018. |
Boulot “passion”
Le trompettiste d’origine troyenne a, lui, fini par poser ses valises à Corbie. Il a intégré l’orchestre à 23 ans. Et souligne la particularité de celui-ci : « Nous n’avons pas de salle dédiée. C’est intéressant car cela demande des capacités d’adaptation. Et cela provoque de belles rencontres ». Chaque jour ou presque, ces deux musiciens et leurs collègues – tous doivent aussi travailler leurs parties chez eux – se retrouvent pour un ou plusieurs “services”, nom des sessions de répétitions. Un boulot comme un autre ? Oui et non. Comme le dit Benoît Mathy : « La chance qu’on a, c’est qu’il s’agit d’une passion ». Et cela saute aux oreilles.
Jean-Christophe Fouquet
Les familles des fans
Un jeu des 7 familles donne noms et visages aux musiciens et aux équipes administrative et technique de l’Orchestre de Picardie. Les familles n’y sont pas rangées par types d’instruments, et il n’y a ni papas ni mamans. Justes des fans (de Bach, Schubert, Chopin…) et « des musiciens passionnés qui ont tous leur propre personnalité », souligne Raphaëla Kitson-Pantano, responsable de la communication de l’Orchestre. Ce jeu, distribué lors des concerts, est une invitation à les connaître.