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Formé sur les planches amiénoises, notamment avec la compagnie du Berger, Hugues Delamarlière illumine L’Île rouge de Robin Campillo.

Un Berger dirigé par Robin Campillo © Laurent Rousselin
Robin Campillo et Hugues Delamarlière au Ciné St-Leu, où L’Île rouge est toujours à l’affiche

14.06.2023

Il est celui qui fait la jonction entre les colons reclus dans leur base et les habitants de la Grande Île (l’île rouge du titre), invisibilisés. S’il ne joue pas le rôle principal du dernier long-métrage de Robin Campillo – César du meilleur film pour 120 battements par minute – Hugues Delamarlière, 28 ans, est au centre de cette évocation semi-autobiographique des derniers jours de la présence française à Madagascar, en 1971. Le corps et l’attitude de son personnage, Bernard, sont observés. Ses élans du cœur, scrutés. Notamment par l’avatar du réalisateur, un enfant rêveur dont la famille se délite.

Bernard, le pivot

« Bernard incarne en miniature le paradoxe de la présence française, entre bienveillance et possession », résume le réalisateur, qui aime filmer « l’inventivité des comédiens ». L’acteur venu du Doullennais a droit à la plus belle scène du film, celle du basculement vers la liberté, quand la langue malagasy reprend ses droits. Ce rôle pivot (treize jours de tournage) sera-t-il pour lui charnière ? Hugues Delamarlière l’espère : « Sur un plateau, je me sens bien, à ma place, libéré. J’aime l’effervescence, le collectif ». Il a d’ailleurs tourné la semaine dernière quelques scènes pour la série Les Sentinelles (Canal +).

 

Attaché au théâtre et à Amiens

Cet amour du cinéma remonte à loin (« J’ai revendu ma 50 cc pour une caméra »), mais c’est au théâtre qu’il a fait ses armes. D’abord en stage de 3e (« à la Comédie de Picardie, une révélation»), puis à l’option théâtre du lycée de l’Authie (« Avec Catherine Lepot, qui a sauvé mon bac »). Suivirent trois mois au Conservatoire d’Amiens : « Je ne suis pas trop “classique”, même si j’ai joué Néron (lire ici l'article du JDA #1008, ndlr) ». Puis l’actorat, en école de cinéma, à l’Eicar. Avant de brûler les planches pour l’amiénoise compagnie du Berger, avec laquelle il entretient « un rapport quasi familial. Olivier (Mellor, qui la dirige, ndlr) m’a donné plus que per- sonne ». Alors pour Hugues Delamarlière, « pas question de tourner le dos au théâtre ». Ni à Amiens, bien qu’il soit parisien depuis ses études. Les premières amours, ça ne s’oublie pas.

Jean-Christophe Fouquet

 

LA VOIX DE JULES VERNE PREND LA CAMÉRA

Jean-Michel Noirey, chantre de la côte picarde (on lui doit les documentaires Paroles de pêcheurs), est la voix de Jules Verne du parcours Aronnax. Pluridisciplinaire, il alterne depuis les années 80 entre les planches, la télévision (de Maigret avec Jean Richard aux Combattantes sur TF1) et le cinéma (tel Les Fraises des bois, de Dominique Choisy). Avec le Théâtre du monde entier, qu’il anime en baie de Somme, il a transformé un projet théâtral en film à cause de la crise sanitaire : « Un mal pour un bien, car j’avais envie de fiction. La période transpire dans le film, un film volé au temps, à l’histoire ».
M. & Mme Toutlemonde entrelace ainsi douze portraits conçus avec les acteurs et tournés sur la côte. Une expérience concluante : la troupe s’attelle déjà à un autre film.

Jean-Christophe Fouquet

M. & Mme Toutlemonde, le 19 juin, à 20h, au cinéma Pathé (séance rencontre) 

LA VOIX DE JULES VERNE PREND LA CAMÉRA © Laurent Rousselin