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Jules Duflos, alias Thaïlo, Amiénois de 21 ans, vise haut. Danseur, comédien et mannequin, il participe cet été au Championnat du monde des arts de spectacle à Hollywood.

Thaïlo, vers le rêve américain © DR

02.05.2023

Sac à dos à ses côtés, prêt à reprendre le train pour Paris, Jules Duflos nous attend en terrasse place René-Goblet. « Je suis passé voir ma mère », glisse le jeune homme dans un sourire. À seulement 21 ans, le voilà embarqué dans une folle aventure : l’été prochain, il participera aux 26es World Championships of Performing Arts (le championnat du monde des arts de spectacle) à Hollywood. Ce concours unique – « sorte de jeux Olympiques » des disciplines artistiques – réunira du 28 juillet au 6 août danseurs, chanteurs, comédiens, mannequins, musiciens et magiciens de 70 pays désireux de faire connaître leurs talents et de lancer leur carrière à l’international.

Disney, Universal…

« C’est un énorme tremplin, assure Jules qui a passé haut la main les sélections nationales pour intégrer l’équipe de France. Au-delà des médailles que l’on peut remporter, c’est surtout une opportunité d’élargir mon carnet d’adresses. Parmi les membres du jury et dans le public, se trouveront des recruteurs de chez Walt Disney, d’Universal Studio, du Cirque du soleil ou encore de la Century Fox. C’est une façon de se faire repérer ou d’obtenir une bourse pour une grande école. » Et pour, lui, évidemment, une occasion en or de toucher de près son rêve américain.

 

De la pâtisserie à la danse

Il n’y a pourtant pas si longtemps que l’Amiénois, aujourd’hui Creillois, se destine à une carrière sous les projecteurs. « J’ai quitté le lycée tôt, je n’ai jamais tenu en place à l’école, confie celui qui a pris pour nom de scène Thaïlo. C’est un surnom que j’ai depuis l’enfance, quand je faisais de la boxe-thaï. Mon meilleur ami avait associé la dernière syllabe de mon nom de famille au mot thaï. Et c’est resté. » À 17 ans, il découvre le hip-hop au kiosque du square Jules-Bocquet, face au palais de justice. « Des amis dansaient, m’ont montré quelques steps que j’ai commencé à reproduire en boîte… » Parti à Paris apprendre la pâtisserie en alternance, l’univers de la danse le rattrape et viennent les premiers cours. « Je faisais de la pâtisserie de 5h à midi et puis je filais m’entraîner. Jusqu’à ce que ça me prenne de plus en plus de temps. J’adorais cuisiner mais je ne voulais pas en faire mon métier. »

Castings

Grâce à l’argent mis de côté, Jules, sur les conseils d’une amie, intègre l’école de danse Juste debout, fondée par Bruce Ykanji et Guy Weladji en 2009 à Paris. Lieu unique dédié à l’apprentissage de tous les styles de street dance – hip-hop, popping, locking, house… –, avec des professeurs reconnus mondialement, elle permet aussi à ses élèves de suivre des cours de théâtre. « L’interprétation dans la danse, c’est fondamental. » Une discipline dans laquelle Jules, passionné de cinéma, s’épanouit aussi. Alors qu’il est en troisième année de formation, Thaïlo commence à décrocher des petits contrats. « Y compris dans le mannequinat, à ma grande surprise. Ma danse, inspirée par le cinéma, a aussi attiré des recruteurs de castings. On m’a appelé pour passer les auditions pour tenir le rôle de Kool Shen dans le film Suprêmes (réalisé par Audrey Estrougo, ndlr). »

Thaïlo, vers le rêve américain © DR

Avec les danseurs de Beyoncé

Si ça n’a pas abouti, Jules enchaîne néanmoins les petits contrats – « je suis dans une agence de pub et une autre de créateurs de contenus » – et voyage énormément. « J’ai réussi à faire de grandes scènes, notamment le Sziget festival à Budapest, avec les Twins, les danseurs de Beyoncé. Ce sont des amis, je les admire beaucoup. J’ai aussi participé à l’International Dance League de Rotterdam et fait la première partie de M au Zénith de Paris. »

Recherche de sponsors

À Hollywood, Thaïlo concourra dans trois catégories : danse, mannequinat et acting. « Je me considère comme un artiste avant d’être un danseur. Je m’inspire de tout. » Ce beau challenge requiert une préparation mentale et physique mais aussi une aide financière. « Il faut que je puisse payer mon séjour de deux semaines aux États-Unis. Des coachs sont mis à notre disposition pour nous aider à trouver des sponsors et mécènes. J’ai aussi ouvert une cagnotte sur Ulule. Et vais faire un peu de street shows dans les rues de Paris pour récolter des fonds », explique Jules. Dans quelques jours, c’est vers Cannes et son festival du film qu’il s’envolera avec l’équipe de France. « Nous nous produirons pour tenter d’obtenir une bourse. » Confiant, la tête sur les épaules, Thaïlo « vise loin pour aller loin ».

Coline Bergeon

Pour aider Thaïlo à financer sa participation aux Championnats du monde des arts de spectacle à Hollywood
Thaïlo, vers le rêve américain © Coline Bergeon