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Charles-Philippe Larivière, "Autoportrait", 1818 © Irwin Leullier-Musée de Picardie

Charles-Philippe Larivière, "Autoportrait"

Charles-Philippe Larivière, "Autoportrait", 1818 © Irwin Leullier-Musée de Picardie

Charles-Philippe Larivière (Paris, 1798 - id., 1876)

Autoportrait

1818

 

Huile sur toile
H. 46,3 cm ; l. 38 cm
Inv. M.P.4006
Legs d’Albert Maignan, 1908

 

Selon une inscription portée sur le châssis, cet autoportrait aurait été exécuté en juillet 1818 par Charles-Philippe Larivière, jeune peintre alors âgé de vingt ans, encore élève à l’École des beaux-arts de Paris. Il y était entré en 1813, présenté par Girodet-Trioson dont il fréquenta l’atelier, avant de rejoindre en 1823 celui de Gros. Lauréat du prix de Rome en 1824, il partira ensuite parfaire son apprentissage en Italie jusqu’en 1830.

Proche du pouvoir, il reçoit à son retour en France de nombreuses commandes officielles (palais des Tuileries, musée historique de Versailles, chapelle royale de Dreux). Il expose au Salon de Paris de façon régulière entre 1831 et 1869, en grande majorité des portraits, genre dont il se fait très tôt une spécialité lucrative. Le legs de son fonds d’atelier au Musée de Picardie par ses héritiers a permis de redécouvrir l’oeuvre longtemps méconnu de cet artiste incontournable de la monarchie de Juillet, puis du Second Empire.

Larivière apparaît ici en buste, jusqu’aux épaules, et de trois quarts ; son visage à demi éclairé émerge d’un fond sombre. La formule procède déjà du type commun aux portraits de leurs camarades réalisés par les pensionnaires de l’Académie de France à Rome, tradition à laquelle Larivière se prêtera, notamment en tant que modèle (portrait anonyme conservé à la villa Médicis) : c’est à ce moment-là un homme barbu, hirsute mais déjà dégarni, dont l’agitation est bien éloignée de la mesure qui se dégage ici du peintre romantique en pleine gestation.

La sobriété de l’habit fait ressortir la douceur du visage auquel le fin modelé et le rendu des chairs donnent une vraie présence, accentuée par le traitement soigné de la chevelure et le regard franc dirigé vers le spectateur. La ressemblance avec l’autoportrait de son frère Louis- Eugène (1800-1823), peint la même année, est frappante. Talent précoce, ce dernier s’était formé chez Girodet-Trioson aux côtés de son aîné qui conservera toute sa vie un souvenir douloureux et pudique de la mort prématurée de son cadet, dont témoigne un austère second autoportrait daté de 1863 (Amiens, Musée de Picardie).

J.-L.L.