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Constance Charpentier, la Mélancolie, 1801 © Michel Bourguet - Musée de Picardie

Constance Charpentier, "La Mélancolie"

Constance Charpentier, la Mélancolie, 1801 © Michel Bourguet - Musée de Picardie

Constance Charpentier (Paris, 1767 - id., 1849)

La Mélancolie

1801

Huile sur toile
H. 130 cm ; l. 165 cm
Inv. M.P.2004.17.133
Envoi de l’État, 1864 ; transfert de propriété, 2004

 

Elève sous Louis XVI de Wille et de David, Constance Marie Charpentier, née Blondelu, incarne un beau parcours de femme artiste en prise avec son époque. Caressant l’espoir d’entrer à l’Académie comme peintre d’histoire dès 1787, elle échoue mais poursuit une carrière brillante. Elle apparaît régulièrement entre 1795 et 1819 au Salon où le nombre croissant de  femmes est représentatif de la féminisation du monde de la peinture qui se développa en France à partir du milieu du XVIIIe siècle. Son obstination – preuve de l’affirmation de ses consoeurs dans cet univers encore largement masculin – est récompensée à l’édition de 1801 qui ouvre ses portes le 2 septembre. Elle connaît alors son premier et plus grand succès avec ce tableau intitulé La Mélancolie.

Une jeune femme est assise sur l’herbe dans un lieu retiré, en pleine nature. Près d’elle, un saule pleureur semble traduire les émotions qui l’habitent. Son attitude dolente, son corps prostré, son regard fixe, sont, pour le reste, conformes aux représentations traditionnelles de la mélancolie, une thématique artistique déjà éprouvée depuis cinquante ans en Angleterre et qui connaît un fort engouement en France à cette période. Révélatrice, pour la critique du temps, d’une nouvelle artiste dans la « classe des femmes distinguées par leur talent », la toile est acquise par l’État « à titre d’encouragement », tel l’épilogue heureux d’une année en demi-teinte pour Constance Charpentier. Belle-soeur de Danton, elle avait traversé non sans peine la période révolutionnaire, et notamment la Terreur, voyant les membres de son entourage emprisonnés, voire guillotinés. Quand arrive l’été 1801, elle est épuisée, déprimée et appréhende l’accueil que le public parisien fera à ses tableaux à l’automne.

Cette figure à l’antique associée à un paysage déjà romantique dépasse cependant la simple vision allégorique et autobiographique de la place de la femme au sortir de la Révolution. Elle offre une synthèse entre l’esthétique néoclassique de son maître David, à qui elle emprunte certains éléments de Camille dans le Serment des Horaces (1784), et l’esprit romantique naissant, avec sa fascination pour l’alliance de la nature et de l’homme, et son goût à explorer les sentiments humains.

J.-L.L.

 

 

On en parle ...

1. #restauration "La Mélancolie" de Constance Charpentier est l'un des tableaux de la collection les plus demandés en prêt, vidéo sur facebook : https://www.facebook.com/MuseePicardie/videos/362314897952665/

2. Marie Vasconi :

3. A visionner, le reportage de Weo "Un jour, une oeuvre", 2021 : https://www.weo.fr/video/un-jour-une-oeuvre-la-melancolie-de-constance-charpentier/