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Jean Léon Gérôme Siècle d'Auguste, 1855 © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie

Jean-Léon Gérôme, "Siècle d’Auguste : naissance de N.-S. Jésus-Christ"

Jean Léon Gérôme Siècle d'Auguste, 1855 © Marc Jeanneteau - Musée de Picardie

Jean-Léon Gérôme (Vesoul, 1824 - Paris, 1904)

Siècle d’Auguste : naissance de N.-S. Jésus-Christ

1855

Huile sur toile

H. 620 cm ; l. 1014 cm

Inv. RF 1983.92

Dépôt de l’État, 1864 ; restitué au musée d’Orsay, 1981 ; redéposé en 1998

 

Répondant à une commande de Napoléon III pour l’Exposition universelle de 1855, Jean-Léon Gérôme, médaillé d’or au Salon de 1847, se propose de représenter le siècle d’Auguste d’après un passage du Discours sur l’histoire universelle rédigé en 1681 par Bossuet. Il choisit pour ce faire un format colossal, se voulant ainsi l’héritier de la peinture d’histoire, considérée comme le grand genre.

L’auteur concentre en une vaste allégorie les différentes facettes de la figure augustéenne, inspiré à la fois par les sources antiques – mise en scène de l’assassinat de César,
de la mort d’Antoine et Cléopâtre… – et le parallèle avec la naissance du Christ.

Schéma de composition - Jean-Léon Gérôme © Musée de Picardie

Il s’inspire du cycle réalisé par son maître Delaroche pour l’École des beaux-arts, mais surtout de L’Apothéose d’Homère d’Ingres (1827, musée du Louvre), dont il reprend la composition : le tableau s’organise par rapport à un axe vertical articulé autour de la figure d’Auguste idéalisé. De part et d’autre de l’empereur se distinguent dans une parfaite symétrie les principaux acteurs politiques et artistiques de son époque. Gérôme en fait de véritables portraits : on reconnait Tibère, Agrippa, Mécène, Horace, Virgile, Properce, Tite-Live et enfin Ovide.

Au sommet se détache le temple de Janus, dont la fermeture des portes signale les périodes de paix. C’est regroupé près d’un rempart crénelé en forme de cavité que le peuple assiste à l’apothéose d’Auguste, tandis que, dans la partie inférieure, des hommes de toutes races et de tous types évoquent les « protectorats » de l’Empire. L’empereur est la figure centrale vers laquelle tout converge. Seuls Brutus, Cassius et la sainte famille ne participent pas à cette dynamique. Décalée, la scène de la naissance de Jésus-Christ apparaît au premier plan : rien ne la relie à l’ensemble de la toile, sinon le parallèle entre Auguste trônant et le Christ.

Opposant le pouvoir spirituel au pouvoir temporel, l’artiste rattache cette scène au temps présent, qui est pour lui l’aube des temps nouveaux – Napoléon III voyait dans ce sujet de commande une utile métaphore de son propre règne. Avec ces clichés, Gérôme donne au spectateur le sentiment d’être un témoin direct du passé.

N.M.