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Paul Loiseau-Rousseau, "Salem, nègre du Soudan", 1897 © © Hugo Maertens-Musée de Picardie

Paul Loiseau-Rousseau, "Salem, nègre du Soudan"

Paul Loiseau-Rousseau, "Salem, nègre du Soudan", 1897 © © Hugo Maertens-Musée de Picardie

Paul Loiseau-Rousseau (Paris, 1861- id., 1927)

Salem, nègre du Soudan

1897

Bronze et marbre
H. 62 cm ; l. 55 cm
Inv. M.P.Sc.147
Don du baron de Rothschild, 1897

 

On sait peu de choses sur cet artiste ; seul un article de 1894 dans
L’Art, revue hebdomadaire illustrée nous renseigne sur ses débuts. Élève de Barye, lors de son premier Salon en 1881, il se destinait pourtant à l’eau-forte dans sa jeunesse. Divers soucis de santé et financiers l’obligeant à quitter l’École des beaux-arts, il suit les cours du soir du sculpteur Théophile Barrau et ne présente aux Salons que des petits formats nécessitant un investissement financier léger.

Le succès de ces envois et l’obtention d’une bourse en 1892 lui permettent de financer ses voyages en Afrique, à l’origine du tournant orientaliste de son oeuvre. Dès 1893, il expose au Salon Salem, nègre jouant du goumbri (plâtre, repris en fonte bronzée au Salon de 1894), puis en 1895 un buste en plâtre patiné Nègre du Soudan, modèle de notre version en bronze et marbre.

Exposé au Salon de 1897, le buste polychrome de Salem, nègre du Soudan s’inscrit dans la continuité des œuvres à dimension anthropologique qui eurent beaucoup de succès dans la seconde moitié du XIXe siècle sous l’impulsion principalement de Charles Cordier (1827-1905). Ce pionnier de la sculpture ethnographique est à l’origine de nouvelles pratiques, mêlant notamment des matériaux composites : le sculpteur joue de la couleur des matières afin de représenter le plus fidèlement possible les types ethniques selon la pensée scientifique de l’époque. 

En digne émule de Cordier, Loiseau-Rousseau fait ici preuve d’une grande précision anatomique et utilise le contraste entre d’une part la blancheur et la rondeur du marbre et d’autre part la finesse du bronze, accentuant ainsi la véracité de ce portrait.

Le baron de Rothschild acquiert ce buste à l’issue du Salon pour l’offrir au musée qui renferme déjà dans ses collections une tête d’étude orientaliste de Carolus-Duran, Un Soudanien (1887). L’orientalisme se fera encore plus présent dans les salles de sculpture avec l’achat, en 1903 par la commission du musée, du Porteur d’eau africain (1901) de Georges Guittet (1871-1902), dont le modèle en plâtre avait été présenté lui aussi au Salon de 1897.

C.R.