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Giovanni Martinelli, "Suzanne et les vieillards", v 1630-50 © Pierre-Yves Duval_C2RMF

Giovanni Martinelli , "Suzanne et les vieillards"

Giovanni Martinelli, "Suzanne et les vieillards", v 1630-50 © Pierre-Yves Duval_C2RMF

Giovanni Martinelli (Montevarchi, 1600 - Florence, 1659)

Suzanne et les vieillards

Vers 1630-1635

Huile sur toile.
H. 174 cm ; l. 233 cm
Inv. M.P.2004.17.154
Envoi de l’État, 1873 ; transfert de propriété, 2004

 

La postérité de l’épisode biblique de Suzanne et les vieillards doit désormais davantage aux nombreuses représentations picturales dont il a fait l’objet, spécialement au XVIIe siècle, qu’au Livre de Daniel, texte apocryphe ajouté à la Bible, premier écrit à relater cette scène. Suzanne, la jeune et pieuse épouse de Joakim, est surprise par deux vieillards alors qu’elle s’apprête à se baigner dans le jardin de son époux. Tous deux, épris de sa grande beauté, l’enjoignent à céder à leurs avances sous peine d’accusation d’adultère. Refusant le chantage exercé par ces deux hommes qui remplissent pourtant la fonction de juges au sein de leur communauté, la vertueuse Suzanne est faussement accusée et condamnée à mort avant d’être sauvée par l’éloquence de Daniel, le futur prophète : il confond les deux accusateurs qui seront finalement exécutés. 

De provenance prestigieuse, ce tableau un temps conservé au Palais de l’Elysée a d’abord appartenu à la collection de Caroline Murat, reine de Naples, puis à celle de son frère, Napoléon Ier, avant d’être par la suite déposé par le Louvre au musée d’Amiens. 

La récente restauration fondamentale dont il a fait l’objet a permis de retrouver la finesse du trait, en particulier en ce qui concerne la figure de Suzanne, et la richesse des coloris de ce tableau aux accents maniéristes. Cette restauration a aussi permis de confirmer la paternité du tableau. Artiste italien peu documenté, actif à Florence et influencé par le ténébrisme caravagesque, Giovanni Martinelli peint ici une Suzanne pudique mais sensuelle, dont l’innocent et doux visage contraste avec l’indécence du geste du vieillard posant ses mains sur le corps de la vulnérable jeune femme. 

L’artiste s’est attaché au rendu des effets de matière, notamment des différents drapés des étoffes, et a prêté une attention particulière au visage porcelainé de l’héroïne rehaussé par le rouge de ses lèvres. Il met en exergue la blancheur du corps de Suzanne nimbé de lumière, telle une allégorie de l’innocence aux prises avec l’injustice et la lubricité.

C.R.

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