La Charité de Saint-Martin

Cet épisode historique emblématique de notre cité est d’ailleurs conté sur nos édifices et visible sous nos pas si vous y prêtez attention. Sur les pavés de la rue Robert de Luzarches, vous pouvez apercevoir les anciens tracés de l’Abbaye Saint-Martin-aux-Jumeaux dont les fondations se prolongeaient jusqu’à l’emplacement actuel du Palais de Justice. Pour rappeler l’épisode historique, une plaque est apposée sur la façade nord de l’édifice. Mais qui était réellement Martin et pourquoi a-t ’il seulement scindé son manteau ?

Notre Trésor d’archives de ce mois est une photographie du bas-relief décorant la façade du Palais de Justice et illustrant l’épisode de la Charité de Saint-Martin. La scène relatée par le chroniqueur Sulpice Sévère, se déroule vraisemblablement un soir de l’hiver 337 aux portes de la ville d’Ambianorum (Amiens). Face à la misère d’un mendiant, Martin de Tours alors légionnaire romain, partage sa cape d’un coup d’épée. L’équipement militaire n’appartient pas au soldat, il est financé par ce dernier mais aussi par l’Armée. En divisant sa cape, Martin donne ainsi tout ce qui lui appartient et préserve la propriété de l’Etat.

Le culte de Saint-Martin revêt une importance telle qu’il se diffuse ailleurs dans la région : citons notamment « la petite cathédrale du Santerre » l’Eglise Saint-Martin d’Harbonnières ; mais également dans une grande partie de l’Europe. Ce culte donne par ailleurs naissance à une grande variété de créations artistiques à l’image de celle du Palais de Justice d’Amiens. Cette réalisation est cependant bien plus tardive, puisqu’elle date du XIXe siècle : Preuve en est de la force de cet épisode historique dans les mémoires collectives.

Situé sur la façade nord de la bâtisse, visible depuis la rue Lesueur, ce bas-relief a été sculpté par Justin Sanson en 1881. Sculpteur français, lauréat du Grand Prix de Rome, il parfait sa formation à la Villa de Medici de Florence. De là il s’inspire fortement des œuvres de l’Antiquité qui explique d’ailleurs le style de ce bas-relief. Artiste apprécié, il réalise d’autres sculptures pour la décoration de monuments parisiens prestigieux tels que le palais des Tuileries, le palais du Louvre, ou encore l'Opéra Garnier.

Grâce aux archives photographiques, les Archives municipales d’Amiens conservent d’une certaine façon une partie de cet épisode historique et de ce savoir qu’il nous appartient de transmettre aux générations futures.

Le document :

Cote archives : 34Fi222

Technique : photographie

Format : 15 x 10 cm

Auteur : Amiens Ville d’art et d’histoire, photographe Bernard Maison, sd, entrée dans les fonds 2021

Conditions de conservation : sous pochette mylar en magasin d’archives.

Description : bas-relief du Palais de Justice d’Amiens représentant la charité de Saint-Martin