La foire de la Saint-Jean

Du 20 juin au 14 juillet aura lieu la traditionnelle foire de la Saint-Jean. Rendez-vous incontournable des gourmands et des amateurs de manèges en tout genre, son origine est pourtant méconnue. Le trésor d’archives du mois de juin des Archives municipales et communautaires d’Amiens revient sur l’histoire de cette fête foraine chère aux amiénois depuis plusieurs générations. 

L’origine de la foire remonte au XIIIe siècle lorsque le chanoine Wallon de Sarton fait don du chef de Saint-Jean Baptiste à la cathédrale d’Amiens. Un pèlerinage voit le jour autour de cette relique. Le 24 juin, date de la fête de Saint-Jean, des pèlerins se pressent à Amiens et des marchands s’installent près de la cathédrale pour profiter de la venue de cette foule grandissante : c’est la naissance de la foire de la Saint-Jean. Au fil du temps, les échoppes provisoires des marchands se diversifient et des saltimbanques viennent divertir le public. L’apogée commerciale de cette foire se situe au XVIIe siècle. A partir du XVIIIe siècle, la foire déménage près de l’Hôtel de ville. Le spectacle vivant prend une place plus importante dans la foire et est séparé de la partie marchande à plusieurs reprises. En 1834, la foire déménage une nouvelle fois sur la place Saint-Denis, elle perd en popularité en raison de son emplacement, la place Saint-Denis était autrefois un cimetière et elle est particulièrement boueuse et poussiéreuse. La foire attire néanmoins de grandes familles de forains qui ont remarqué l’engouement de la belle société amiénoise pour les spectacles de foire. A cette période, on peut y retrouver de nombreuses ménageries, des musées anatomiques, des spectacles de magiciens et de cirques. Le théâtre municipal, situé non loin de la foire, fait néanmoins concurrence aux spectacles forains. En 1845, un nouvel emplacement est choisi : les boulevards du Mail et Saint-Charles. C’est le renouveau de la foire de la Saint-Jean.

Le choix de cet emplacement va permettre la construction d’un monument emblématique de la ville d’Amiens : le cirque. En effet, le développement des spectacles forains va entraîner la construction de plusieurs théâtres de fortune pour permettre aux représentations de se tenir à l’abri. En 1874, pour limiter ces bâtiments de fortune, un premier cirque en bois est édifié par la municipalité. Il était remonté tous les ans pour que les forains puissent performer durant la foire de la Saint-Jean. En 1889 le cirque en pierre est inauguré. En raison du prix élevé de la location du cirque, seuls les grands noms du cirque se produisent à Amiens, on peut citer des noms comme le cirque Rancy ou le cirque Plège. Preuve de l’importance du cirque pour la foire, les horaires de la fête foraine étaient calqués sur les représentations du cirque en semaine. La foire passe progressivement d’une foire commerciale à une véritable fête foraine avec ses traditions : les manèges apparaissent progressivement au XIXe siècle, les stands de gourmandises se multiplient et les baraquements provisoires des forains se dotent de lumières époustouflantes pour attirer les curieux. Après la Seconde Guerre mondiale, la foire s’agrandit et elle occupe la place Longueville, une partie du boulevard Maignan-Larivière et de la rue de la République et s’étale jusqu’à la place du Maréchal Foch. Elle déménage pour le parc de la Hotoie en 1989.

Le trésor d’archives est une photographie représentant la rôtisserie l’ours noir. Les restaurants provisoires sont un des rares points en commun entre la foire médiévale et la foire contemporaine. En effet, on retrouve des commerçants ambulants de denrées alimentaires dès le XIIIe siècle, ils étaient présents pour nourrir les nombreux pèlerins venus admirer la relique de Saint-Jean. De nos jours, L’ours noir est un des restaurants incontournables de la fête foraine amiénoise. Les archives indiquent que la brasserie Frérot, autre nom de l’ours noir, est installée depuis 1956 sur la foire.

Le document

Cote archives : 11Fi2833

Technique : carte postale

Date : 1956

Support : papier photographique

Condition d’entrée dans les fonds :

Conditions de conservation : carte postale conservée au sein d’une boîte-classeur neutre. Copie numérique conservée sur serveur informatique 

Description : La rôtisserie l’ours noir sur la foire de la Saint-Jean en 1956.

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