La place René Goblet et le square Saint-Denis

C’est au XIIIe siècle qu’un cimetière ouvrit ses portes à l’emplacement de l’actuel square Saint-Denis. Appelé cimetière Saint-Denis, il fut en service jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. En raison de sa situation géographique et de son exiguïté, il ferma en 1791 et les inhumations y furent totalement interdites à partir de 1794. A sa fermeture, il est converti en atelier de salpêtre, un composé minéral servant à la fabrication de la poudre noire à canon et à fusil, jusqu’en 1797. Après cela, le cimetière Saint-Denis est laissé à l’abandon. Il est alors décidé de procéder à sa destruction mais celle-ci tarde. En effet, la démolition de cette nécropole urbaine est effectuée progressivement de 1810 à 1825.

En 1825, afin d’y aménager une esplanade arborée sur l’espace laissé par l’ancien cimetière, des arbres y sont plantés. Trois années plus tard, en mai 1828, la municipalité amiénoise dénomme l’ensemble du jardin et les rues adjacentes « Place Saint-Denis ». Cependant, il faut attendre 1839 pour que cet espace soit véritablement aménagé en place. C’est l’architecte François-Auguste Cheussey qui travailla à la requalification de celle-ci. De même, le jardin Saint-Denis devient officiellement un square public en avril 1862.

Au début du XXe siècle, jusqu’alors dénommée place Saint-Denis, celle-ci change de dénomination en raison du décès d’une personnalité locale : René Goblet (1828-1905), mort à Paris le 13 septembre 1905. Avocat, maire d’Amiens, député de la Somme, ministre et co-fondateur du journal Le Progrès de la Somme, René Goblet a occupé de nombreuses fonctions politiques au cours de son existence. Afin de lui rendre hommage, le Conseil municipal d’Amiens décide, lors de sa séance du 27 septembre 1905, que « le nom de René Goblet sera donné à une voie publique ou à une place de notre Ville […] ». En novembre de la même année, le choix est fait : la place Saint-Denis, comprenant le square Saint-Denis, devient la place René Goblet. Toutefois, en 1951, la municipalité amiénoise choisit de renommer le square René Goblet en « square Saint-Denis » (source : délibération du Conseil municipal d’Amiens du 5 février 1951).

Située entre les rues de Noyon et des Trois-Cailloux, la place Saint-Denis a toujours constitué un espace vert en plein centre-ville où épiceries, cafés, restaurants, magasins et autres commerces y étaient établis en nombre. De grandes enseignes s’y installèrent comme la Grande Pharmacie de Paris qui se trouvait à l’entrée de la rue des Trois-Cailloux, au 2 place René Goblet.

Lieu de rassemblement, la place Saint-Denis a fait l’objet de plusieurs événements au cours des XIXe et XXe siècles. En effet, entre 1834 et 1843, la place Saint-Denis et les rues adjacentes servaient de champ de foire en accueillant la fameuse foire de la Saint-Jean. Puis, le 19 août 1849, la statue en bronze de Charles Du Cange, sculptée par Théophile Caudron (1805-1848) et érigée par la Société des Antiquaires de Picardie, est inaugurée au milieu des arbres du square Saint-Denis.

Comme de nombreuses rue d’Amiens, la place René Goblet a aussi connu des dommages lors de la Grande Guerre. De nombreuses devantures de commerces ont souffert des bombardements de l’offensive allemande du printemps 1918. A nouveau, en 1940, la place René Goblet et ses abords subissent d’importantes destructions. En juin 1950, au moment de la Reconstruction, la statue du Général Leclerc, d’une hauteur de 12 mètres, rejoint la place. En 1954, un autre ouvrage est dressé place René Goblet : il s’agit du monument aux Picards Martyrs de la Résistance.

Notre Trésor d’Archives est une carte postale en noir et blanc datant du début du XXe siècle et postérieure à 1905. Sur celle-ci, est représentée une vue de la place René Goblet et du square Saint-Denis, dénommé encore à cette époque square René Goblet. Les auvents en toile des commerces de la place sont déployés et masquent les vitrines. Des Amiénois, venant en direction de la rue des Trois-Cailloux, longent l’allée de commerces, ainsi que le square qui est clôturé par des grilles. Le document laisse apparaître plusieurs enseignes telles que la Grande pharmacie de Paris (en arrière-plan, à gauche) et Le Sabot d’Argent à droite.

Le document :

Cote archives : document non coté (en cours de traitement)

Technique : carte postale

Dimension : 13,7*9,2

Conditions de conservation : conservé à l’abri de la lumière, dans une pochette polyester transparente perforée neutre adaptée au format, au sein d’une boîte-classeur neutre. Photographie numérique conservée sur serveur informatique.

Description : carte postale du début du XXe siècle de la place et du square René Goblet, à Amiens.

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