Société industrielle d'Amiens

En 1860, un traité commercial est conclu pour une décennie entre la Grande-Bretagne et la France. Cet accord entraîne une ouverture à la concurrence, peu approuvée par les Français. A Amiens, afin de lutter contre ce nouveau modèle économique, une dizaine de personnalités locales décident de s’unir. C’est dans ce contexte que la société industrielle d’Amiens voit le jour le 15 décembre 1861, à l’hôtel de Ville. Celle-ci est fondée, entre autres, par Edouard Gand (1815-1891, dessinateur industriel textile), Eugène Cosserat (1800-1887, industriel) et Pierre Vulfran Mollet (1807-1881, commerçant et homme politique). La société poursuit deux objectifs : soutenir et promouvoir l’industrie et les découvertes industrielles dans le département de la Somme et développer l’enseignement professionnel. Société philanthropique œuvrant pour la formation des ouvriers, elle est déclarée d’utilité publique par décret impérial le 25 juillet 1864.

Gratuits, les cours et formations sont publics et dispensés par des professionnels. Dès 1863, près d’une centaine d’élèves compte parmi les effectifs de la société industrielle. Ceux-ci ne cesseront de croître jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Au fil des décennies, les cours proposés, aux femmes et hommes, se multiplient. Ainsi, dans les années 1910 et 1920, comme le précisent des documents issus de nos fonds d’archives, les Amiénois et Samariens ont la possibilité de suivre le soir, à partir de 13 ans, des cours publics de tissage, de teinture, de chimie et de mécanique appliquée, d’électricité industrielle, de comptabilité, de coupe de vêtements ou encore de sténographie. La société industrielle dispense aussi des enseignements techniques grâce à son école d’apprentissage, inaugurée en mai 1889. Cette école, formant au travail du fer et du bois, propose aux apprentis de suivre durant 3 ans, des cours en ateliers. Reconnue pour la qualité de ces enseignements, la société industrielle d’Amiens est primée en recevant le grand prix de l’enseignement technique à l’exposition universelle de Paris (1900) et aux expositions internationales d’Amiens (1906) et de Bruxelles (1910).

Installée dans un premier temps dans une demeure sise 44 place Saint-Denis, la société industrielle d’Amiens finit par s’implanter, en 1875, au 29 rue de Noyon. Le site immobilier de la société fait l’objet de travaux d’agrandissement à plusieurs reprises (1886, 1911, 1924), en raison de l’accroissement de ses effectifs. Au cours du printemps 1918, la société reçoit plusieurs obus allemands, endommageant les bâtiments. Après la guerre, la société industrielle reconstruit les bâtiments sinistrés rue Lamartine et rue Alexandre Fatton. En 1939, la société décide d’acquérir une ancienne usine rue Cardon afin d’y établir une annexe. Mais son essor est stoppé par les bombardements de mai 1940, qui détruisent 2200m² de locaux sur les 4000m² existants. En 1960, le site est toujours en reconstruction. Le 1^er janvier 1994, après plus de 130 années d’existence, la société industrielle d’Amiens fusionne avec INTERFOR. La réunion des deux organismes donne naissance à INTERFOR-Société Industrielle d’Amiens. En même temps, la société cède son site immobilier à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) d’Amiens.

Notre Trésor d’Archives est un diplôme de la société industrielle d’Amiens délivré à une jeune femme, en date du 1^er octobre 1931. Ce diplôme, décerné avec la mention honorable, sanctionne la première année du cours de couture suivie par cette jeune femme. Le document est décoré de cinq blasons, représentant chacun une ville du département de la Somme. A gauche, se trouvent les blasons des communes de Doullens (en haut) et de Montdidier (en bas). A droite, le blason d’Abbeville (en haut) et celui de la ville de Péronne (en bas) sont présents. Ces communes représentent les quatre sous-préfectures de la Somme (Doullens jusqu'en 1926). Dans la partie supérieure du diplôme, le blason de la ville d’Amiens surplombe les autres. Cela s'explique par le fait que la préfecture de la Somme est établie à Amiens. Des branches de lierre d’argent, provenant du blason de la cité picarde, relient ces armoiries. Ces éléments de décors rappellent que les missions de la société industrielle d’Amiens s’étendaient dans l’ensemble du département.

Retrouvez ici la notice détaillée sur la société industrielle d’Amiens (rubrique « A LA DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE AMIÉNOIS »).

Le document :

Cote archives : 5Z1194

Technique : imprimé et encre

Dimension : 54*43 cm

Conditions de conservation : conservé à l’abri de la lumière, dans une pochette polyester transparente neutre faite sur mesure. Photographie numérique conservée sur serveur informatique.

Description : diplôme de la société industrielle d’Amiens décerné à une jeune fille, le 1^er octobre 1931.

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