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Vénus de Renancort découverte en 2019 © Stéphane Lancelot

Les Vénus d’Amiens-Renancourt

Vénus de renancourt © Stéphane Lancelot

Vénus de Renancourt découverte en 2014
H. 12 cm

 

Les Vénus d’Amiens-Renancourt

- 23 000 ans, culture du Gravettien

Statuettes féminines, sculptures en ronde-bosse
Craie
Provenance : Amiens, quartier Renancourt
H. 12 et 4 cm

 

En 2014, une exceptionnelle statuette féminine a été mise au jour sur un site paléolithique dans le quartier Renancourt au sud-ouest d’Amiens. Depuis, plusieurs autres fragments de statuettes ont été découverts, mais celle-ci reste la plus grande.

Le site correspond à une concentration de vestiges remarquablement préservés. Cet habitat, daté de 23 000 ans avant le présent par le radiocarbone, est l’un des rares témoignages de l’homme moderne dans le Nord de la France. L’étude du sol d’habitat révèle que les chasseurs paléolithiques sont venus durant la bonne saison pour pratiquer diverses activités. Le caractère exceptionnel du site est la mise en évidence d’une production d’éléments de parures et de statuettes féminines en craie, dont cet ensemble de Vénus.

Vénus de Renancort découverte en 2019 © Stéphane Lancelot

Vénus découverte en 2019
H. 4 cm

La plus grande d’entre elles a été retrouvée en dix-neuf fragments et pourrait avoir éclaté sous l’effet du gel. Une grande partie de la figurine a été reconstituée. Les caractères féminins sont très prononcés, avec une poitrine opulente et des fesses projetées vers l’arrière. En revanche, la tête n’est représentée que par une simple sphère et les bras sont atrophiés. Une statuette complète, particulièrement remarquable, a été découverte en 2019. Sculptée dans la craie, haute de quatre centimètres, cette Vénus est stéatopyge : le volume du fessier, des cuisses et des seins est hypertrophié. Les bras sont juste esquissés, le visage représenté sans traits.

Cette découverte est exceptionnelle. En France, la dernière statuette de la même époque trouvée en contexte stratigraphique a été mise au jour en 1959 en Dordogne. Sur l’ensemble du pays, on ne dénombre qu’une quinzaine de statuettes de ce type, essentiellement dans le grand quart sud-ouest. Plus largement, ces Vénus sont connues jusqu’en Sibérie. Une certaine unité stylistique se dégage, avec notamment des attributs sexuels mis en valeur et un traitement souvent simplifié des extrémités. Parmi les statuettes les plus connues de cette période, la dame à la capuche de Brassempouy (Landes) ou encore la Vénus de Willendorf (Autriche) sont les plus emblématiques. Dans l’état actuel de nos connaissances, leur signification et leur fonction restent inconnues. Il est néanmoins fort probable que ces statuettes, loin d’une représentation réaliste, constituent une expression symbolique de la femme et plus particulièrement de la fécondité.

C.P.

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