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Louis-Maurice Boutet de Monvel, Retour du marché, Kabylie, 1882 © Michel Bourguet -Musée de Picardie

Louis-Maurice Boutet de Monvel, "Retour du marché ; Kabylie"

Louis-Maurice Boutet de Monvel, Retour du marché, Kabylie, 1882 © Michel Bourguet -Musée de Picardie

Louis-Maurice Boutet de Monvel (Orléans, 1851 - Paris, 1913)

Retour du marché ; Kabylie

Huile sur toile
H. 114 cm ; l. 158 cm
Inv. M.P.P.244
Achat de la commission du musée, 1883

 

Dans le dernier tiers du XIXe siècle, les travaux archéologiques et scientifiques révèlent, au-delà de la Méditerranée, un Orient plus conforme à la réalité que l’image cultivée jusqu’alors par les Européens. 

Les artistes entreprennent eux-mêmes de grands voyages ; le regard posé sur les populations et sur les paysages se fait plus objectif : l’exotisme facile cède la place à des représentations scrupuleuses.

Cette toile, peinte par Louis-Maurice Boutet de Monvel d’après des personnages observés lors de son troisième séjour sur les Hauts Plateaux de la Kabylie, en est une éclatante illustration. Le ciel d’un bleu intense qui domine la composition dit tout de l’évolution picturale et chromatique d’un artiste formé auprès d’Alexandre Cabanel, de Jules Lefebvre et de Gustave Boulanger, d’abord influencé par les clairs-obscurs de Ribera. C’est dans le but d’élargir sa palette qu’il rejoint finalement l’atelier de Carolus-Duran puis entreprend en 1876 un voyage en Algérie, où réside l’un de ses frères. Séjournant à Bordj Bou Arreridj, dans la région de la petite Kabylie, il peint Mansoura et ses environs. Puis il se rend à Constantine et rentre par la Tunisie. Deux autres séjours en Algérie suivent en 1878 et 1880, qui modifient définitivement sa manière de peindre. La lumière de Kabylie comme le travail en plein air sont pour lui une révélation : les paysages désertiques baignés de lumière offrent de violents contrastes, l’orange et le bleu deviennent bientôt les couleurs dominantes de sa nouvelle manière.

Passionné par les recherches autour de la couleur, le peintre garde néanmoins toujours un goût du dessin scrupuleux, et l’on retrouve justement dans cette toile ce qui fait le succès de Boutet de Monvel en tant qu’illustrateur : peintes en aplats, les silhouettes apparaissent d’abord comme soigneusement dessinées. 

Probablement redevable des apports de la photographie, le cadrage de cette scène de Retour du marché accentue en outre le caractère saisissant de la composition, probablement finalisée en atelier d’après une étude faite sur le motif.

L.D.