Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

Alessandro Salucci, atelier, "Vue d'un canal bordé d'architectures", v 1650 © Michel Bourguet - Musée de Picardie

Alessandro Salucci, atelier, "Vue d'un canal bordé d'architectures"

 

Alessandro Salucci, atelier, "Vue d'un canal bordé d'architectures", v 1650 © Michel Bourguet - Musée de Picardie

Alessandro Salucci, atelier (Florence, 1590 - Rome, vers 1660)

"Vue d'un canal bordé d'architectures"

Vers 1650

Huile sur toile
H. 214,5 cm ; l. 303,8 cm
Inv. M.P.2004.17.36
Anc. coll. Campana ;
acquis, avec sa collection, par Napoléon III, 1861
Dépôt de l’État, 1863 ;
transfert de propriété, 2004

 

Ce vaste paysage urbain fut longtemps associé à l’imaginaire vénitien et inévitablement attribué au grand peintre de la Sérénissime, Antonio Canaletto (1697-1768). L’oeuvre est à présent donnée à l’atelier d’Alessandro Salucci (ou Saluzzi), artiste originaire de Florence dont la carrière se déroula, pour l’essentiel, à Rome. Avec Viviano Codazzi (1604-1670), il fut l’un des précurseurs de la peinture d’architectures, genre pour lequel l’Italie eut, au siècle suivant, un goût immodéré avec Giovanni Paolo Pannini (1691-1765), pour ne citer que lui.

De la formation d’Alessandro Salucci, rien n’est connu ; son nom est mentionné pour la première fois en 1628 à l’occasion du chantier décoratif de la villa Sacchetti à Castelfusano. Cette commande romaine témoigne alors d’une renommée déjà acquise et qui perdura durant tout le XVIIe siècle auprès de mécènes privés, dont la Vue d’un canal bordé d’architectures devait jadis orner l’une des riches demeures.

La composition de ce panorama portuaire s’articule autour d’une perspective oblique, structurée par un large canal encombré de gondoles. La seule berge visible ici présente, jusqu’à l’horizon brumeux, une succession de divers édifices de fantaisie, librement inspirés de bâtiments italiens de l’Antiquité, du Moyen Âge, de la Renaissance et du Seicento. À l’extrême gauche, un unique portique, faisant office de repoussoir, regroupe l’essentiel des figures dont certaines sont vêtues à l’orientale. Probablement exécutées par des collaborateurs de l’artiste, elles portent une attention particulière à une luxueuse embarcation s’éloignant du rivage, tandis que d’autres personnages vaquent à leurs occupations : ils déchargent des marchandises, se promènent à pied, discutent entre eux ou encore s’abreuvent à une imposante fontaine. Une telle effervescence, associée à l’extraordinaire parure monumentale et au
caractère cosmopolite de cette cité maritime idéale, souffrait la comparaison avec Venise ! Récemment restauré (2017), ce caprice architectural a aujourd’hui recouvré ses tonalités originales, mais aussi les cimaises du musée qu’il avait ornées dès son inauguration.

J.-L.L.