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Etienne Martin, "Paysage" © Marc Jeanneteau / Musee de Picardie © ADAGP, Paris 2012

Étienne-Martin, "Paysage"

Etienne Martin, "Paysage" © Marc Jeanneteau / Musee de Picardie © ADAGP, Paris 2012

Étienne-Martin (Loriol-sur-Drôme, 1913 - Paris, 1995)

Paysage

1936-1947

Plâtre, métal, corde et bois
H. 100 cm ; l. 70 cm ; P. 50 cm
Inv. M.P.2002.8.1
Acquisition réalisée avec le soutien du Fonds régional d’acquisition des musées (État/Conseil régional de Picardie), 2002

Considéré comme l’une des figures majeures de l’art du XXe siècle, Étienne-Martin demeure néanmoins un artiste singulier au regard de ses contemporains.

Grand admirateur de Rodin, il entretient un rapport charnel à la sculpture : il explique ainsi, lors d’un entretien en 1992 avec le quotidien Libération, avoir choisi la sculpture « parce que la sculpture est quelque chose que l’on peut attraper à bras-le-corps, embrasser, autour de laquelle on peut tourner, à l’intérieur de laquelle on peut évoluer, à l’intérieur de laquelle on peut éventuellement pénétrer ». S’il perpétue la technique du sculpteur dans son acception la plus traditionnelle, pratiquant la taille directe et le modelage comme tant d’autres avant lui, il y ajoute des matériaux hétéroclites, mêlant la ficelle ou le métal au bois dur, transformant ainsi la sculpture en objet rituel.

Formé classiquement à l’Académie Ranson dans l’atelier de Charles Malfray, il y côtoie Manessier, Bissière et Le Moal ; il complète cet enseignement par une initiation aux lectures ésotériques au cours de retraites auprès de Georges Gurdjieff, figure de l’ésotérisme de l’après-guerre en France.

Paysage est commencée en 1936 et terminée en 1947 selon un procédé rare chez un artiste qui suit habituellement son intuition, sans dessins ni croquis préparatoires. Constituée à l’origine d’une ossature en fer, Étienne-Martin la modèle en ajoutant le plâtre, en partie brut, en partie lissé, créant ainsi le volume et la densité. Précurseur de l’art de l’assemblage et de l’ornementation, il y insère divers matériaux mixtes : grillage, cadenas et plaques de fer, corde et bois (perles du chapelet) ainsi qu’une coquille Saint-Jacques.

Paysage annonce déjà le tournant que prend son travail avec la série des Passementeries, développée à partir de 1949, qui voit l’introduction d’étoffes, matériaux souples et mous, à ses œuvres sculptées. Oeuvre pivot, elle annonce également la série des Demeures, œuvres-phares qu’il réalise de 1954 à 1984 en hommage à sa maison natale de Loriol, perdue en 1945, qui constitue le cœur de sa mythologie personnelle.

Catherine Renaux