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François Morellet, "Relâche n°9", 1992-1993 © Thierry Rambaud / Musée de Picardie © ADAGP Paris, 2020

François Morellet, "Relâche n° 9"

François Morellet, "Relâche n°9", 1992-1993 © Thierry Rambaud / Musée de Picardie © ADAGP Paris, 2020

François Morellet (Cholet, 1926 - id., 2016)

Relâche n°9

1992-1993

Acrylique et huile sur toile, aluminium laqué,
tubes de néon, rubans de toile
H. 300 cm ; l. 343 cm
Inv. M.P.2008.4.1
Achat, 2009

 

Après une courte période figurative, François Morellet parvient à l’abstraction en 1950 sous l’influence de Pierre Dmitrienko : il pratique alors une peinture très dépouillée, bientôt marquée par l’exemple de Mondrian. Son oeuvre est fondé sur les formes de base de la géométrie : lignes, plans, volumes simples. C’est en 1963 qu’il commence à utiliser des tubes de néon en s’appuyant sur les qualités spécifiques de ce matériau (intensité de l’éclairage, allumage instantané, fabrication impersonnelle). Ses recherches portent sur les phénomènes optiques, sur l’utilisation de la matière lumineuse comme matériau de création et d’impression sur l’oeil du spectateur ; elles évoluent bientôt vers plus de diversité, intégrant des formes plus complexes et de la couleur.

Dans les années 1990, il inaugure la série Relâche, qui réunit l’ensemble des matériaux utilisés jusqu’à cette date. « RELÂCHES, le titre de mes dernières œuvres qui rend hommage à Picabia, peut aussi suggérer un adoucissement de ma rigueur minimaliste, mais, comme on va le voir, ne doit pas mettre en doute ma rigueur systématique », explique-t-il dans le catalogue de l’exposition François Morellet. « Relâches » et « Free-vol » (Liliane & Michel Durand-Dessert, Paris, 16 janvier-6 mars 1993). Son approche réductionniste a toujours fait appel à une géométrie simple fondée sur une méthode qui privilégie l’emploi de systèmes mathématiques élaborés au préalable. Les décisions compositionnelles de l’artiste sont ainsi soumises à une règle du jeu qui se substitue à l’inspiration ou à l’intuition, notions que Morellet définit comme trop liées au lyrisme abstrait. Dans toutes les œuvres de cette série, l’inclinaison de la toile carrée de 180 x 180 cm et sa couleur ainsi que tous les éléments qui participent à la composition sont positionnés aléatoirement en fonction de leur correspondance à des chiffres (de 0 à 9). Choisis au hasard dans l’annuaire téléphonique du Maine-et-Loire, page 313 (celle où figure son propre numéro), ces chiffres deviennent donc les points de départ d’une pratique artistique radicalement minimaliste, dont François Morellet est l’un des plus importants représentants en France.

Laure Dalon et A.G.